Malgré les compressions budgétaires de 115 millions $ sur trois ans qui frappent CBC-Radio-Canada, le ministre du Patrimoine canadien, James Moore, affirme qu'il fait confiance à l'équipe qui dirige la société d'État pour préserver la qualité de la programmation et prendre les bonnes décisions.

«J'ai confiance en monsieur (Hubert T.) Lacroix et son équipe pour prendre les décisions qui ne vont pas toucher la qualité des émissions à la télévision et à la radio de Radio-Canada. Je suis certain qu'il va prendre des décisions efficaces et responsables», a opiné jeudi le ministre responsable de Radio-Canada.

Le budget Flaherty commande des économies de 27,8 millions $ à Radio-Canada en 2012-2013, qui atteindront 69,6 millions $ en 2013-2014 et cumulativement 115 millions $ en 2014-2015, sur une subvention totale de 1,1 milliard $.

«On va, à mon avis, dans une direction qui est modérée, mais qui va certainement toucher les gens. C'est triste, mais c'est la réalité. Mais on a besoin de protéger l'économie en entier», a justifié le ministre Moore, au cours d'un point de presse à Montréal.

Quant à savoir si le personnel cadre de Radio-Canada sera touché de façon importante, le ministre Moore a indiqué que cette décision appartenait à la direction de la société d'État, pas à lui.

Interrogé à savoir s'il était vrai que certains voulaient qu'il sabre davantage dans le budget de Radio-Canada et que c'est même lui qui serait intervenu pour que les compressions soient limitées à 10 pour cent, le ministre du Patrimoine a répondu indirectement. «Il y a des Canadiens qui voudraient voir une coupure de 100 pour cent. Il y en a qui voudraient voir augmenter le budget de Radio-Canada de 10 pour cent. Il y aura toujours un débat», a-t-il commenté.

Subventions à la culture

Le ministre a fait ces commentaires à Montréal, jeudi, après qu'il eut annoncé des subventions à 651 projets dans le milieu culturel au Québec, totalisant 72 millions $. Il a parlé d'investissements «sans pareil».

Il a assuré que malgré les compressions budgétaires qui ont touché son ministère, «on a protégé toutes les sommes qu'on a investies dans le Conseil des arts du Canada; on a protégé toutes les sommes qu'on a investies dans la musique, le théâtre, la scène, les galeries, les musées, les grands sur la scène nationale mais aussi les petits dans chaque région».

Parmi les plus importantes subventions annoncées, on note 2 millions $ au Festival international de jazz de Montréal pour 2012 et 2013, 2 millions $ au Festival juste pour rire pour 2012 et 2013 et 1,1 million $ au Festival d'été de Québec.

Réaction

Au Regroupement des événements majeurs internationaux, le RÉMI, le directeur général Martin Roy s'est montré satisfait des sommes reçues de la part du gouvernement fédéral.

«Au-delà des sommes, ce qui est important à travers ça, c'est la reconnaissance du rôle important que jouent les événements majeurs, les festivals, dans le développement de la culture au pays. C'est certainement une bonne nouvelle», a-t-il commenté en entrevue.

Ses membres, les grands événements, espèrent cependant une autre forme de reconnaissance de la part du gouvernement fédéral, cette fois pour leur apport au développement touristique et économique.