Du rock façon Elvis Presley au hip-hop des ghettos urbains en passant par le country et le classique, toutes les musiques américaines ont leur place au nouveau musée des Grammy Awards, un écrin de haute technologie qui ouvre en fin de semaine à Los Angeles.

Présenté à la presse en avant-première avant l'annonce mercredi des nominations à la 51e cérémonie annuelle de récompenses musicales qui se tiendra le 8 février prochain, ce musée retrace sur quatre étages et près de 3000 m2 l'histoire des différentes cultures musicales nord-américaines.

Loin de se retrouver face à des vitrines successives, le visiteur est plongé dans un tourbillon de sons et de couleurs qui lui donnent parfois l'impression d'être entré dans un baladeur multimédia.

Car l'interactivité est omniprésente au musée des Grammys, installé en plein centre de Los Angeles dans un ambitieux complexe commercial encore en phase de développement: des écrans tactiles permettent de mixer musique et images psychédéliques, tandis que des auteurs-compositeurs, via des casques audio, dévoilent comment leurs chansons sont nées.

«À travers l'angle des Grammy Awards, le musée des Grammys raconte l'histoire de l'élaboration de la musique d'une façon nouvelle et amusante», affirme le directeur de l'établissement, Robert Santelli.

Plusieurs musées consacrés à la musique existent déjà aux États-Unis, notamment le Rock'n'Roll Hall of Fame à Cleveland (Ohio), ainsi qu'un autre à Nashville (Tennessee) consacré à la musique country, mais le musée de Los Angeles est le premier à couvrir tous les aspects de la culture musicale américaine, selon ses promoteurs.

Le musée des Grammys expose aussi des reliques de jalons musicaux; un costume du ténor italien Luciano Pavarotti, un manuscrit du chanteur de Queen Freddie Mercury ou des vêtements hauts en couleurs portés par les vedettes lors des éditions passées des Grammy Awards, les plus prestigieuses récompenses de la musique américaine, décernées dans plus de 110 catégories.

Poussant très loin l'interactivité, le musée met ses visiteurs dans le siège d'un ingénieur du son ou producteur, leur permettant au moyen d'un écran numérique de mixer des morceaux pour parvenir à différents résultats.

«Ce n'est pas seulement un bâtiment pour les amateurs d'histoire et de prix, je veux que les gamins qui viennent ici soient incités à aller plus loin. S'ils aiment le hip-hop, qu'ils apprennent à connaître le grand chef d'orchestre qui travaille près d'ici», explique M. Santelli, en référence au Vénézuélien Gustavo Dudamel, prochain directeur musical du philharmonique de Los Angeles.

Le musée, dont la construction a coûté 34 millions de dollars et qui vise une fréquentation de 300 000 personnes par an, va aussi proposer des rencontres avec des musiciens lors de sessions en petits groupes. La première, le 15 janvier, fera intervenir le légendaire Beach Boy Brian Wilson.