Florent Vollant, qui a beaucoup voyagé ces dernières années, revient dans le paysage musical québécois avec un nouvel album qui mélange les genres tout en s'inscrivant dans la lignée de Katak sorti en 2003.

Pour ce troisième album en solo, Eku Mamu (prononcez Eko Mamo), Florent Vollant propose 12 chansons et de belles sonorités, avec des influences multiples, amérindiennes certes, mais aussi country, folk, si bien que l'on peut facilement le placer dans la catégorie «musique du monde».

«J'ai des influences profondes, du country qu'aiment beaucoup les autochtones, une musique qui m'attire, mais aussi des sonorités plus autochtones» analyse l'artiste polyvalent, joint juste avant une répétition en vue du lancement de son album au Métropolis, mardi soir.

Florent Vollant a effectué de nombreux voyages au cours des dernières années (il s'est rendu au Maroc entre autres) et nul doute que la musique d'ailleurs l'a influencé.

«J'ai entre autres assisté à plusieurs rassemblements de musique traditionnelle et tout ça m'habite profondément, dit-il. J'estime avoir développé une belle sonorité avec tous ces mélanges et en même temps une belle solidarité. J'ai gardé les mêmes musiciens de ma tournée et ça m'a amené à recréer cet esprit-là» soutient-il pour qui Eku Mamu est un beau travail de synthèse

«Et je chante en innu, en français et en anglais, c'est mon univers», ajoute l'artiste qui est retourné dans les racines profondes de sa famille, près de Sept-Iles.

Alors que la société s'interroge en ces temps difficiles, Florent Vollant, propose le partage et la solidarité des peuples à travers les chansons de ce troisième opus.

«Je traite beaucoup de ce que j'ai vu et vécu. Je parle souvent du territoire, car j'estime qu'on abuse beaucoup de la terre, d'une manière dramatique, dit-il, faisant allusion aux projets de barrages hydro-électriques ou forestiers. Cela m'inquiète surtout pour les générations futures qui vont hériter des gestes que nous posons aujourd'hui», avertit-il tout en disant garder toutefois espoir face à l'avenir.

Bien sûr, il suit aussi avec beaucoup d'intérêt tous les dossiers touchant la question autochtone. «Je suis toujours près de mes racines, fier d'appartenir au peuple innu et il faut travailler pour l'héritage qu'on va laisser à nos enfants», ajoute-t-il

Mais Florent Vollant est très clair, malgré toutes ces contradictions dans la société, il voulait faire un album rassembleur. Il défend les peuples autochtones mais il monte aux barricades de la paix. «Je suis un artiste en faveur de la paix, de la défense des cultures», soutient-il.

Après la promotion de cet album, Florent Vollant, qui a aussi fait des documentaires ces dernières années, continuera de vaquer à divers projets. Le prochain sera une série de 13 émissions pour la chaine autochtone APTN.

Pour ce tournage qui se fera au Nouveau-Brunswick, Florent Vollant a carte blanche et il invitera des amis, comme Zachary Richard - qui a collaboré à son deuxième album et qui lance lui-même un nouvel opus cette semaine - et des jeunes artistes autochtones de la relève qui, dit-il, méritent d'être connus.

Pour la tournée québécoise, cela se fera en temps et lieu mais rien ne presse, précise-t-il.