Le médecin de Michael Jackson a dit aux policiers avoir administré un puissant anesthésiant à la vedette pop quelques heures avant sa mort, une intervention délicate habituellement réalisée dans un hôpital et sous haute supervision.

Selon ce qu'a découvert l'Associated Press, le Dr Conrad Murray a signalé avoir fait une injection de propofol au chanteur pour l'aider à trouver le sommeil. Le produit, commercialisé dans plus de 50 pays sous le nom de Diprivan, est administré par voie intraveineuse pour endormir les patients avant une intervention chirurgicale.Toujours selon AP, les policiers qui sont arrivés dans la maison de Michael Jackson ont constaté que la chambre du chanteur était en désordre. Il y avait des vêtements éparpillés sur le sol, plusieurs bonbonnes d'oxygène et du matériel médical servant à administrer des substances par voie intraveineuse.

Les enquêteurs ont constaté que la chaleur dans la maison était étouffante. Le chauffage était en marche. Selon ses proches, le chanteur se plaignait souvent d'avoir froid, même en été.

Un enquêteur a dit, sous le couvert de l'anonymat, que Jackson ne pouvait trouver le sommeil qu'en ayant recours à une perfusion de propofol. La vedette pop utilisait l'anesthésiant «comme une horloge»: il s'endormait quand la substance commençait à entrer dans son organisme et se réveillait lorsque la perfusion prenait fin.

Cherilyn Lee, une infirmière qui travaillait pour Jackson, a dit que la vedette pop lui a souvent demandé de lui injecter du propofol, ce qu'elle dit avoir refusé de faire parce que c'était dangereux.

Les perfusions de propofol doivent être réalisées dans un cadre médical strict, et le pouls du patient qui reçoit l'anesthésiant doit être suivi en temps réel par un dispositif qui alerte le personnel médical en cas de problème.

«Négligence professionnelle»

Hier, le Dr Zeev Kain, directeur du département d'anesthésiologie à l'Université de Californie à Irvine, a dit n'avoir jamais eu connaissance d'une situation où le propofol était administré dans une maison privée pour aider une personne à trouver le sommeil. Une telle utilisation du produit constituerait un cas de négligence professionnelle, a-t-il estimé.

L'avocat du Dr Murray, Edward Chernoff, répète depuis le début de l'enquête que son client «n'a administré aucune substance qui aurait pu être fatale pour Michael Jackson».

Le Los Angeles Times a révélé hier que le «roi de la pop» obtenait des médicaments sous 19 pseudonymes, parmi lesquels Omar Arnold, Joseph Scruz et Bill Bray.

Les résultats de l'enquête toxicologique menée sur la dépouille du chanteur devraient être dévoilés plus tard cette semaine. Le coroner de Los Angeles a les résultats en main, mais les enquêteurs du Los Angeles Police Department (LAPD) lui ont demandé de ne pas les rendre publics.

Parallèlement, le LAPD a perquisitionné hier à la résidence principale du Dr Murray, à Las Vegas. Le mandat qu'ils avaient en leur possession les autorisait à saisir des documents et du matériel informatique liés à l'enquête sur la mort de Jackson.

Les agents fédéraux, qui épaulent leurs collègues du LAPD dans l'enquête, ont dit que Murray était chez lui au moment de la perquisition.