Nouvelle Vague a goûté au succès dès la sortie de son premier album, en 2004. Une drôle de bibitte que cet album, constitué de reprises bossa nova lounge de titres aussi éloignés du genre que Too Drunk to Fuck (Dead Kennedys), Guns of Brixton (The Clash) ou Love Will Tear Us Apart (Joy Division). Sur scène, le courant a tout aussi rapidement passé entre le public et ces musiciens, parmi lesquels une chanteuse inconnue et particulièrement déjantée du nom de Camille...

Cinq ans après un premier succès, la formule de Nouvelle Vague ne semble pas s'essouffler. Parce que la démarche est sincère, qu'elle ne laisse pas un arrière-goût kitsch comme d'autres groupes-de-reprises-des-années-80 et que le duo Collin-Libaux cherche sur chaque disque, pour chaque reprise, une nouvelle manière d'étendre sa palette d'influences musicales.

«C'est, pour nous, le moyen de demeurer excités par ce projet, dit Olivier Libaux, l'une des deux têtes dirigeantes du groupe. Nouvelle Vague n'est pas une recette, mais bon, le premier album était franchement bossa nova, et on a vite fait le tour. Sur le deuxième album (Bande à part, paru en 2006), on s'est rendu compte que ça nous ennuyait, la bossa. Déjà, on cherchait d'autres couleurs.»

Du ska à la pop, en passant par le son «western spaghetti» de Morricone - sur la Master and Servant de Depeche Mode, avec Dave Gahan comme invité, rien de moins! -, Nouvelle Vague cherche toujours à se renouveler. Il en va de la survie du projet, après tout...

«Au départ, raconte Libaux, on s'attendait a être entendus par 400 personnes dans le monde... Je ne pensais même pas que les auteurs originaux finiraient par nous écouter! Puis, on a publié le disque sur un label anglais minuscule, enfin... Le succès nous nourrit et nous porte. Alors, c'est vrai que c'est bizarre, ce groupe qui fait trois albums de reprises des années 80, et j'imagine que des gens sont agacés par la formule... Mais nous, on s'est tellement investis dans ça, ça nous motive. On est quand même en train de fabriquer une histoire, alors la formule, on n'y pense pas à la formule.»

Nouvelle Vague, c'est, pour ses auteurs, une manière de traduire leurs goûts musicaux d'autrefois par leurs goûts musicaux d'aujourd'hui, de souligner dans ces chansons d'il y a 25 ou 30 ans un détail, une tournure de phrase, une mélodie qui passaient inaperçus à l'époque mais que nos deux musiciens ont toujours décelés. «Lorsqu'on choisit une chanson, il faut d'abord qu'elle puisse se jouer seulement guitare-voix. Ensuite, on s'amuse à lui coller un rythme différent et on imagine de nouveaux arrangements.»

Pour créer le spectacle Nouvelle Vague en V.F., les musiciens s'y sont pris autrement: «On s'est enfermés pendant une semaine dans une maison en Sicile pour trouver, arranger et répéter huit chansons inédites du répertoire français. Avec les musiciens, ce qui était tout à fait nouveau pour nous, puisqu'on a l'habitude de tout faire à deux sur les albums.»

Attention: hormis Ça plane pour moi de Plastic Bertrand, le répertoire inédit risque d'être assez obscur, prévient-il. «Je vous avoue que dans le répertoire français, on donne dans le pas facile. On a évité les monuments de l'époque, d'abord parce que Marc et moi ne les écoutions pas... Et parce qu'on avait envie de creuser un peu. Bon, il y a un ou deux morceaux plus connus, comme Tomber pour la France d'Étienne Daho... Vous voulez que je vous nomme les autres?»

Gardez-nous la surprise! Mais rayons de la liste Téléphone, Lio, Bérurier Noir... «Bérus, c'était tellement populaire pour l'époque - chez les jeunes, en tous cas - qu'on préférait écouter autre chose.» La commande du patron des Francos de La Rochelle, qui a aussi été proposée aux FrancoFolies de Spa, pourrait très bien générer un quatrième album uniquement constitué de titres francophones: «Ça nous a donné la piqûre...»

En espérant, bien sûr, que le public soit encore au rendez-vous.

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NOUVELLE VAGUE EN V.F., CE SOIR À 21 h, AU MÉTROPOLIS.