Le ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, James Moore, a annoncé hier qu'il versera 27,6 millions par année au Fonds de la musique du Canada pour appuyer l'industrie. Afin de «rassurer les musiciens en ces temps de crise économique», cette subvention sera renouvelée pour cinq ans au lieu de trois.

«Ça veut dire que la récession ne touchera pas les investissements pour nos gens de l'industrie de la musique au Canada», a dit M. Moore en conférence de presse.

L'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) se réjouit de la décision du ministre Moore. «Les subventions actuelles (de 26,6 millions par année) venaient à échéance en avril 2010. Nous sommes très heureux. Nous avions hâte de savoir quelles seraient les nouvelles subventions», a déclaré la vice-présidente et directrice générale, Solange Drouin.

Plateformes numériques

En plus d'investir pour la musique, M. Moore concentre une partie des subventions au progrès de l'industrie sur les plateformes numériques. Depuis 2001, les recettes provenant de la vente d'enregistrements musicaux ont diminué de 42% au pays. Et aujourd'hui, les téléchargements en ligne représentent 18% des ventes d'enregistrements musicaux au Canada.

Pour s'adapter à cette nouvelle réalité, le ministre a réorganisé le Fonds de la musique et consacrera 900 000$ par année à l'exploitation du numérique. «L'avenir de l'industrie dépend de sa capacité à innover. Le secteur doit redéfinir ses pratiques», a dit le président de MusicAction, Pierre Rodrigue.

Par ailleurs, le ministre Moore ne semble pas très chaud à l'idée d'accorder des redevances sur les lecteurs numériques aux artistes. Jeudi, l'Union des artistes avait demandé au ministre Moore que des sous soient prélevés sur la vente de lecteurs numériques, de clés USB et d'autres dispositifs de stockage.

Hier, le ministre s'est contenté de dire qu'il «discutait de cela» tout en ajoutant qu'il est «peu intéressé à ajouter une autre taxe aux Canadiens, qui sont déjà très taxés».