Non seulement la présence de Coldplay a fait battre un record d'assistance au festival Osheaga, le groupe a fait vivre une soirée magique à l'imposante foule présente au parc Jean-Drapeau.

« C'est une belle marque de confiance de la part de Coldplay », a souligné Jacques Aubé, vice-président et directeur général du Groupe Spectacles Gillett (GEG). Ce dernier était « très content ». Coldplay a attiré 30 000 personnes, uniquement pour la première des deux journées de la quatrième édition du festival Osheaga. L'an dernier, 28 000 entrées ont été vendues pour les deux jours.

Mais au-delà de son impact sur la vente de billets, la prestation de Coldplay était un grand moment de rock, servie dans un spectacle qui n'avait rien de convenu. Il fallait voir le quatuor reprendre Billie Jean de Michael Jackson à l'acoustique sur une petite scène érigée au milieu de la foule, avec les feux d'artifices de La Ronde qui s'élançaient dans le ciel.

La bande de Chris Martin a joué pendant près de deux heures, enfilant les succès de ses quatre albums. De Yellow à Clocks, en passant par Talk et Viva la Vida, Coldplay a mis le paquet. Mais surtout, le plaisir d'être là de ses membres était honnête et senti.

Les effets visuels et le montage vidéo des écrans géants étaient parfaitement de mise pour un spectacle de musique en plein air. Que ce soit les jets de lumières qui introduisaient Clocks ou les gros ballons jaunes lancés dans la foule sur Yellow.

Martin s'est souvent adressé à la foule en français, les invitant à chanter avec lui. Avec son charme, il a complètement mis le public dans sa poche. Sa voix était juste, contrairement à d'autres spectacles de Coldplay auxquels nous avons assistés.

Les ballades Fix You et The Hardest Part étaient particulièrement touchantes, tout comme Lost que le public a écoutée alors que les feux d'artifice venaient d'éclairer le ciel.

Peu de temps après, les quatre musiciens sont descendus dans la foule pour un segment acoustique. Le public a pu entendre Green Eyes, tiré du deuxième album de Coldplay, A Rush of Blood to the Head. C'était une belle surprise, tout comme la chansonnette improvisée à l'harmonica qui a suivi, qui rendait hommage au « beau samedi soir à Montréal ».

Martin a interprété une chanson d'Erik Satie au piano avant Lovers in Japan, comme il l'avait fait au Centre Bell il y a presqu'un an jour pour jour. Des milliers de rubans de couleurs ont été projetés dans la foule. Encore une fois, la magie opérait.

Coldplay est un de ces groupes qui, même après quatre albums, sait se réinventer et garder un relatif respect « de la clique musicale ». Sa présence dans un festival indie-rock est tout à fait de mise, car elle attire beaucoup de gens.

Et à l'heure des groupes qui ont de la difficulté à faire un deuxième album à cause du phénomène de la hype, c'est bien de voir Coldplay jouer durant deux heures, passant d'un succès à l'autre en pigeant dans son répertoire, et en surprenant le public en interprétant de « vieilles » chansons.

Coldplay serait-il rendu comme U2 ? Un groupe établi et aimé de la majorité dont chaque album est attendu ?

Un record

Quoiqu'il en soit, Osheaga doit beaucoup à Coldplay, peut-être même sa survie. Surtout avec les Beastie Boys, qui devaient être les têtes d'affiche de la deuxième journée, et qui ont annulé leur présence il y a deux semaines.

Plus de 30 000 personnes ont acheté un billet pour la journée du samedi, dont 11 000 à la porte. « Cela vient battre notre record des deux jours ensemble », indique Jacques Aubé, qui explique cet achalandage par la présence du quatuor mené par Chris Martin, la plus grosse tête d'affiche que n'a jamais eue Osheaga. « Il a fait beau, ajoute-t-il. C'est le weekend de l'été. »

Cela vient « solidifier » les bases du festival Osheaga. « Ça montre qu'à la quatrième édition, le festival a pris son envol, ajoute le vice-président et directeur général du Groupe Spectacles Gillett (GEG). Nous avions un plan de cinq ans. »

Heureusement, seulement 500 personnes ont demandé à être remboursées en raison de l'annulation des Beastie Boys, dimanche soir.

Maintenant, croisons-nous les doigts et espérons que le beau temps et le soleil seront de retour demain.

Petit hic à la fin de la soirée,  une panne de métro a causé une congestion monstre devant la station Jean-Drapeau. Des milliers de festivaliers ont dû s'armer de patience. 

Plus tôt dans la journée...

Lykke Li l'ensorceleuse

Elle est arrivée sur scène avec une robe noire au col voluptueux. La chanteuse suédoise Lykke Li avait l'air d'une sorcière ou encore d'une magicienne.

Elle avait même une baguette dans les mains, avec laquelle elle frappait un xylophone pour introduire Dance Dance Dance.

Permettez-nous le jeu de mots, mais le public était déjà ensorcelé par son charme. La chanteuse a vraiment le don d'hypnotiser le public. Le mélange de sa voix chaude sur des arrangements électro et percussifs plutôt froids est vraiment un intéressant mélange de genres, tout en restant très pop et romantique dans les mélodies, respectant le sceau suédois.

Lykke Li a poursuivi avec son succès I'm Good I'm Gone et a suivi Little Bit peu de temps après. Quand nous avons quitté, elle demandait au public la permission d'essayer une nouvelle chanson.

Elle n'a pas eu à se faire prier très longtemps.

The Stills et Jason Mraz  

«C'est super de prendre le métro de la maison et de venir jouer dans un festival devant vous », a lancé Tim Fletcher, le chanteur du groupe montréalais The Stills.

C'est vrai que c'est bien agréable de pouvoir assister à un festival de musique en plein air sur une île -l'île Sainte-Hélène-, alors que la ville s'élève devant nous.

Le temps était parfait, juste un peu avant 19h, devant la scène Meg, lors de la prestation de The Stills. Légère brise, soleil couchant et lumière chaude...c'était difficile de demander plus.

The Stills a livré une performance qui a plu à ses nombreux fans présents. Si son rock est somme toute assez convenu, le groupe offre un son impeccable. Avec ses trois albums, il peut piger dans un répertoire intéressant, comprenant plusieurs succès. De son dernier disque paru il y a un an, Oceans Will Rise, The Stills a notamment interprété Don't talk down et Snow in California.

Nous sommes partis avant la fin pour se diriger vers la scène principale et aller voir Jason Mraz. À notre arrivée, ses musiciens et lui faisaient un jam de cuivre au son de la chanson thème de La croisière s'amuse.

L'ambiance était bien relax, avec les chansons pop et souriantes de Mraz. La foule était complètement en liesse quand le chanteur a entonné son grand succès I'm yours, qu'il a remixé avec Three Little birds de Bob Marley.

Bien voilà, il est déjà 19h30 et la soirée se poursuit sur les quatre scènes du festival avec The Roots, Lykke Li, Chinatown, Winter Gloves, Girl Talk et Coldplay.

Guillaume Lemay-Thivierge doit sauter en parachute durant la prestation de la bande de Chris Martin pour faire la promotion du film Les deux pieds dans le vide.

Vise-t-on le bon public-cible ? Je ne fais que poser la question. De quoi faire marrer les hipsters...

La Roux : à la hauteur de son toupet

De faire des bons hits électro-pop sur disque, c'est une chose. Mais de les transposer sur scène, cela en est une autre. Bien La Roux a été à la hauteur de son toupet, lors de sa prestation sur la scène Meg, livrant une performance solide et irrésistiblement dansante.

Avec ses leggings aux motifs colorés, sa chemise à pois et sa mèche rousse bien dans les airs, le look de La Roux rend hommage à sa musique, très inspirée des eighties. Si l'artiste n'est pas des plus extravertis sur scène, sa voix est irréprochable, ce qui n'est pas le cas de toutes les artistes pop dans son genre.

Le momentum ne pouvait pas être mieux pour le passage de la chanteuse londonienne au festival Osheaga. Son album vient d'être lancé ici, un mois après sa sortie en Angleterre. En plus, le comité de juges du fameux Mercury Prize a décidé d'inclure son album dans la courte liste de 10 disques mises en nomination cette année.

La Roux et ses musiciens ont lancé le bal avec Tigerlily, suivi de Quicksand, un single qu'une bonne partie du public connaissait puisqu'il est en vente sur l'Internet depuis un bon moment déjà.

Sur I'm Not Your Toy, La Roux a livré une prestation très sentie. Elle a plutôt gardé ses hits pour la fin, dont In for the Kill et l'excellente Bulletproof, qui a fait danser les gens, le poing en l'air.

Il faisait chaud, très chaud, devant la scène Meg, où il y avait foule et où le soleil dardait avec puissance. Comment la mèche de La Roux est restée en l'air demeure par ailleurs un grand mystère.

Mais qu'importe, La Roux n'a pas fini de faire parler d'elle.

Parlovr et Caracol

Après La Roux, il n'était pas trop tard pour assister à la prestation de Parlovr, dont le rock sale et effréné est à surveiller.

Et alors que nous écrivons cette ligne, Caracol se paie l'une des deux scènes principales. Suivra Eagles of Death Metal sous peu.

Du soleil à Osheaga

Il fait beau et chaud au parc Jean-Drapeau où le festival Osheaga vient de débuter. Les gens entrent massivement sur le site en vue de la série de spectacles qui se conclura avec Coldplay, la tête d'affiche de la première journée.

La formation Kitty Daisy & Lewis a l'honneur de lancer le bal sur l'une des deux scènes principales. Il s'agit de deux soeurs, Kitty et Daisy Durham, qui sont accompagnées de leur frère Lewis. Leurs chansons rockabilly sont idéales pour mettre les festivaliers de bonne humeur et les faire taper du pied.C'est vers 16 heures que les organisateurs, le Groupe Spectacle Gillet, seront en mesure d'indiquer combien de gens sont sur le site. Mais on sait déjà qu'Osheaha, c'est 48 groupes, 250 musiciens et 500 chansons qui seront interprétées sur quatre scènes.

Pour l'instant, nous attendons avec impatience la prestation de La Roux, la jeune londonienne qui un sens incroyable du hit électro-pop à la sauce eighties. Elle sera sur la scène Meg à partir de 15h15.

Ensuite, les Caracol, Eagles of Death Metal, The Stills, Jason Mraz, The Roots, Likke Li, Chinatown et Winter Gloves -pour ne nommer que ceux-ci- feront débouler la journée jusqu'à la prestation de Coldplay.

Aujourd'hui et demain, suivez d'heure en heure notre compte-rendu du festival.