Jean-Philippe Fréchette, dit Navet Confit, et ses collègues de La Confiserie se réunissent à l'invitation des FrancoFolies, ce soir, pour une Carte blanche qui promet de mener la vie dure aux clichés... et peut-être même de remettre le grunge au goût du jour.

En 2006, Navet a lancé LP1, un premier album autoproduit, autoréalisé. Fort de la recommandation d'un journaliste auprès d'une amie proche en quête d'artistes émergents pour le label GSI Musique, il a suscité un enthousiasme tel qu'il a mené à la création d'un sous-label de GSI, soit La Confiserie.

Navet Confit y lancera bientôt son troisième album; Émilie Proulx y a sorti un EP et un album complet (La lenteur alentour); Carl-Éric Hudon y a donné naissance à Contre le tien ananas bongo love, et le power trio Polipe y a aussi pondu un album. Aucun de ces artistes ne vend beaucoup de musique, mais ils jouissent d'un vrai succès d'estime. Oui, La Confiserie est respectée de ses pairs indés et de la presse spécialisée. Circulation sur Twitter, sur Facebook, forums de discussions mobilisés par l'émergence locale, bonnes critiques dans les périodiques.

«Des artistes DIY (Do It Yourself) du milieu keb indé forment La Confiserie, estime Jean-Philippe. Si j'y amène ma gang? Non, je n'y mets pas mes chums sous contrat. Si les artistes de La Confiserie sont mes amis, c'est qu'ils le sont devenus après qu'on eut établi un lien fondé sur le respect de leur création. Ces artistes sont tous doués et passionnés, c'est ce qu'ils veulent faire de leur vie. Dans 10 ans, ils seront encore bons. La Confiserie, c'est une question de démarche artistique, de cohérence derrière le produit final. Dans le répertoire choisi pour cette carte blanche je vois des super liens entre chacun de nous.»

De bons mots pour Émilie Proulx, ami Navet?

«Elle m'avait écrit pour me dire qu'elle aimait ma musique, avec une invitation à parcourir sa page MySpace. J'y suis allé, sa voix m'a jeté par terre. On la décrit souvent comme une mélancolique, mais il ne faut pas s'y méprendre; elle est vraiment déterminée et finit toujours par nous remonter le moral! Elle est très bonne musicienne, son finger picking est remarquable; elle peut jouer les guitares, la basse et le banjo. Intensité tranquille? Oui, ça résume bien son énergie.»

Carl-Éric Hudon, qui fut bassiste d'Émilie et qui est maintenant le bassiste de Navet, serait quant à lui un «intellectuel rigoureux».

«Sa musique est réfléchie, tout ce qui se trouve derrière est solide. Harmonies spéciales, paroles circonspectes, ambiances différentes. Contre le tien ananas bongo love, son plus récent album, produit une ambiance de film noir.»

Polipe, sans le y de ces bibittes repoussantes ou ces excroissances malsaines du système digestif. Qu'est-ce que c'est, sieur Navet? «Rock progressif, rock psychédélique, power trio, multi-instrumentistes virtuoses, esprit de corps. Antoine Tardif, Francis Lafleur et Pierre-Luc Bégin, tous trois de Saint-Antoine-de-Tilly, se connaissent depuis toujours. Si les artistes de La Confiserie sont un peu lo-fi, Polipe fait figure d'exception. Toujours en train de répéter!»

Et le Navet? « Je me promène là-dedans, laisse-t-il tomber humblement. LP3/Papier vampire, mon troisième album, sera plus concis, plus up-tempo, plus rock. Mes histoires sont mieux construites.» Authentique chercheur de formes, il se «promène» parmi les artistes qu'il se plaît à citer: Julie Doiron, Cat Power, Mazzy Star, Sufjan Stevens, Indochine, Katerine, Pavement, Sonic Youth, vieux Smashing Pumpkins, Flaming Lips, etc.

«Je suis calme dans la vie. Je me surprends moi-même à faire des choses plus rock. Je fais un gros trip de pédales d'effets, saturation, compression... Je ne suis pas un musicien technique, je me laisse aller sur le côté textural de la création musicale.»

On attend la suite!

Ce vendredi, la Confiserie et ses invités pourront compter sur l'accompagnement de Lydia Champagne (batterie), Émilie Proulx (guitares, banjo, piano, basse), Carl-Éric Hudon (basse, clavier, guitares), Navet (guitares, voix, percussions). Les invités de la Confiserie seront Vincent Blain (chanteur de L'Indice), Géraldine (avec qui Navet compose et réalise), Jacques Bertrand Jr (chanteur de Jérémi Mourand), Antoine Corriveau (qu'Émilie accompagne sur scène), la mime Roxane Chamberland (avec qui Navet préconise une approche théâtrale), sans compter le vidéaste Joel Nadeau, proche collaborateur du directeur artistique.

L'approche des accompagnateurs, annonce Navet, sera folk grunge. «Oui oui, grunge, ça revient. C'est moi qui l'ai décidé.»

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Carte blanche à la Confiserie, ce soir 22 h, au Cabaret Juste pour rire.