Tubes, remixes et prémonitions, une gestion revivifiante du répertoire de Stefie Shock, se veut une transition avant le prochain album de chansons inédites. Vendredi soir, c'était également un «lancement à ciel ouvert» sur la Place des Festivals, pour reprendre l'expression de notre homme.

Intro whoo! whoo! à la Sympathy for the Devil, on est en voiture pour Salut Chantal. Coiffé d'un Stetson en cuir, entièrement bardé de noir, exploitant un look disco très Village people, le chanteur lance un coup de semonce avec un groove pop comme il sait les balancer. Le mix favorise les limites de l'organe vocal, les allusions gainsbourgiennes font le travail nécessaire au maintien du petit mythe.

Quelques secondes plus tard, nous nous retrouverons étendus de tout notre long dans le bloc opératoire : Scapel Blues, recette typique de Stefie Shock.

Gonflée par la paire de cuivre qui klaxonne allègrement sur scène, la version de Pixels Flous présentera aussi une relecture vitaminée de son répertoire.

Panicomanie, une inédite, annonce le renouveau; Shock se refuse de gérer son patrimoine et se dit prêt à un autre album de chansons inédites, prévues au début de 2010. Assez rock, assez cowboy de facture...

Jusqu'à maintenant, on n'y ressent pas vraiment les remixes pressentis comme on peut les ressentir à l'écoute du nouvel album, objet du projet de la soirée. Le pied dansant, d'inspiration latine et franchouillarde à la seventies, n'est pas non plus remixée. Encore moins prémonitoire.

Ange Gardien, avec les cuivres en staccato à la Burt Bacharach, nous ramène direct à la pop de Stefie Shock, pendant que ce dernier nous rappelle qu'il s'agit de sa sixième année aux FrancoFolies. Eh que le temps passe vite...

Toujours pas de remixes palpables dans Un homme à la mer, avec cette fois des cuivres en feu. Le renforcement des arrangements serait-il enfin technoïde?

On le sent davantage sur la version de Je combats le spleen, une des meilleures de monsieur Shock. Savoure le rouge, une version boum-boum pop-rock d'un tube indochinois, nous maintient dans le même registre.

Le Mile High club nous mène encore plus près du concept de remix, l'objet de la soirée. Les renforts synthétiques demeurent somme toute ténus, ne font que conférer du muscle à la facture générale.

La Jungle, elle, sera précédée de cris animaliers émanant de la foule, défoulement suggéré par le principal intéressé.

Puis un riff rock soutiendra All zippers down, une pièce contagieuse qui précède la version de Marcia Baila (la plus connue des Rita Mitsouko) à laquelle l'ami Shock enchaînera Pas assez de toi et Tout le monde est triste avant le rappel.

À la hauteur de son personnage, l'auteur-compositeur-inerprète et fagoteur de pop coiffera le tout de L'amour est dans le désert ainsi que de Moustique, classique de Joe Dassin qui sied bien au pays des maringouins.