The Box, qui n'avait pas sorti de nouveau matériel depuis quatre ans, et Bundock, disparu du paysage musical québécois il y a 15 ans, refont surface avec le lancement d'un nouvel album, le même jour, mercredi.

Après avoir amorcé un virage avec le rock progressif entendu sur Black Dog There, The Box revient toujours dans ce style qui lui va bien avec un sixième album, en puisant, pour les paroles, dans la littérature française du 19e siècle.

L'âme du groupe, Jean-Marc Pisapia, qui se dit lui même «tanné d'être dans la prérogative du marché», offre cette fois du matériel hors de l'ordinaire avec Le Horla. Il s'agit de rock qui enveloppe l'une des nouvelles les plus connues de Guy De Maupassant, champion de la littérature française.

Pisapia est heureux du résultat. On a droit à un album qui respecte le français de l'époque (fidèle à l'oeuvre) et à une musique très actuelle.

On sent que le leader du groupe The Box a utilisé la démarche d'un homme musicalement libre. Un beau risque.

«La liberté qu'offre ce genre de disque-là te donne des ailes, a confié Pisapia en entrevue. Je me suis payé un trip personnel.»

The Box arrive avec un produit non commercial, un album fait pour l'écoute, ce dont est fier Pisapia, lui qui était d'abord du genre pop-rock.

«Les groupes animés par la musique progressive ont fini dans le pop à cause du goût du succès. Nous, on a fait le cheminement inverse», a soutenu celui qui fut derrière les mégasuccès comme Closer Together et L'Affaire Dumoutier.

Mais l'artiste ne s'attend vraiment pas à ce que les radios commerciales passent ses chansons.

«Les radios commerciales ne joueront pas l'un ou l'autre des neuf titres de Le Horla, mais d'un point de vue d'un musicien, ce trip vaut la peine d'être vécu», a dit philosophiquement Pisapia.

«Je trouve ça intéressant de voir autant de gens en parler. Dans le contexte de la standardisation de la pop, on sort des sentiers battus», a-t-il ajouté.

Le choix de cette oeuvre de Maupassant vient de l'influence qu'a eue le célèbre auteur sur Pisapia quand ce dernier a fait un long passage dans un lycée français, à Montréal, pendant 13 ans.

«Ce fut une révélation. Quand tu commences, tu lis tout», a-t-il affirmé. Il avait déjà songé à ce projet à la fin des années 1970 et au début de l'aventure avec The Box.

«À ce moment, on puisait déjà dans des racines progressives comme L'Affaire Dumoutier qui n'est pas un standard pour la radio», a rappelé Pisapia, qui verse aussi dans la production de publicité pour gagner sa vie.

The Box a toujours maintenu une certaine présence au Québec avec des concerts offerts à différents moments, question de garder le rythme et le contact avec les fans.

«Nous tenons des concerts d'une manière régulière, mais il n'y a pas de tournée de prévu. Mais les choses pourraient changer», a conclu le patron du groupe.

Un album des Fêtes pour Bundock

Par ailleurs, Pierre Bundock, membre du célèbre clan du même nom, lance un album du temps des Fêtes pour se faire plaisir.

Intitulé simplement Joyeux Noël, cet album propose 11 titres dont six en version originale, signés Bundock, les autres étant des classiques dont les paroles ont été changées pour le contexte québécois.

On pourra entendre un incontournable Falala, une chanson associée à Noël depuis maintenant 20 ans. Ce classique du Noël québécois a d'ailleurs servi de base pour élaborer le nouvel album.

«C'est justement un peu à cause de Falala que l'album est né. Ce succès qui revient à chaque année n'a jamais été intégré à un album. On avait mis la chanson sur vidéo et seuls les postes de radio avaient reçu un 45 tours à l'époque», a précisé Bundock.

«C'est une version rock et un peu naïve, dira Bundock. Mais elle a servi de guide et de phare au reste de l'album qui n'est pas trop rock, fort différent de ce que l'on entend. Et parfait pour toute la famille, avec son côté party», a relaté le chanteur et musicien.

Bundock, un enseignant spécialisé en son et vidéo, a procédé à l'écoute de plus de 300 chansons dans le cadre de son projet.

Parmi les chansons traduites «en québécois», on notera The Twelve Days of Christmas qui est devenue Les 12 jours de Noël, Greensleves, maintenant Le Brasier d'amour, et Carol of Bells, traduite pour donner La Belle Carole.

C'est l'ex-gérant du groupe qui a soumis à Pierre Bundock l'idée d'effectuer un retour le temps d'un disque, a précisé celui qui depuis la disparition du groupe, il y a 15 ans, a fait beaucoup de musique pour des entreprises ou des films.

Sur Joyeux Noël, notre homme à tout faire a retrouvé les musiciens originaux de Bundock, soit Marc Gendron, Dominique Lanoie et Antoine Mainguy. Mais Mara Tremblay s'est jointe à la fête pour les violons,

L'équipe a d'autre part mis en ligne la vidéoclip 12 jours de Noël sur le site www.bundock.ca, permettant aux gens d'apprécier le processus ayant mené à la réalisation du projet.