Garou change de style musical en reprenant à sa façon 12 chansons connues, en français et en anglais, pour son cinquième album en carrière.

Sur Gentleman cambrioleur, du nom du méga-succès de Jacques Dutronc, le chanteur québécois, qui passe plus de 50 pour cent de son temps à l'extérieur du Québec, a tenu à faire évoluer les chansons tirées d'époques et de genres différents.

En entrevue à La Presse Canadienne dans le Vieux-Montréal, l'artiste québécois a soutenu que pour ce nouvel opus, qui tombera dans les bacs jeudi, 18 mois après son album en anglais, il ne voulait pas faire des reprises que pour faire des reprises.

«On m'a proposé un album de reprises et j'ai d'abord dit non, a confié l'artiste. C'est comme si j'appuyais sur le bouton pause et que je faisais quelque chose de facile, déjà fait, comme ce fut le cas dans le temps dans les bars ou à l'époque de Notre-Dame-de-Paris alors que je recevais des prix pour des reprises même si je n'avais pas encore d'album.

«Puis je me suis creusé la tête et je me suis dit que je peux évoluer et avoir de l'audace en faisant des reprises. Je ne voulais pas tomber dans l'évidence. Alors j'ai accepté mais à condition que ce soit éclaté, éclectique, avec une recherche musicale. Je me sers de ça comme laboratoire expérimental.»

Garou a lui-même été surpris du résultat, donnant ainsi le ton à un style différent.

Pour le choix des titres, ce fut un long processus. Il avait sa liste de chansons qu'il voulait «faire évoluer». Mais il en a aussi parlé à ses amis, les invitant à lui faire découvrir de nouvelles choses.

En bout de piste, il agira comme un Arsène Lupin, ce gentil cambrioleur, qui entre dans son musée...

«Finalement, en entrant dans ce musée (musical), je me cultivais, j'apprenais autant sur l'art contemporain que sur des tableaux aznavouriens et gainsbourgriens, ou sur du Ariane Moffatt que j'aime beaucoup. Ce fut une recherche enivrante, intéressante», a-t-il dit.

Le butin de ce «cambriolage» comprend des trésors, des belles surprises. Garou a frappé un peu partout et c'est ce qu'il voulait.

Du côté francophone, outre la chanson-titre de l'album du grand Jacques Dutronc, il a opté pour Les Dessous Chics de Jane Birkin, Les Champs Élysées de Joe Dassin, Aimer D'Amour de Boule Noire, C'est comme ça des Rita Mitsouko, Je veux tout d'Ariane Moffatt et À ma fille de Charles Aznavour.

Cela donne une nouvelle sonorité à ces chansons, des airs légers, parfois «jazzy» ou de type «lounge», qui s'écoutent bien en soirée. Un Garou pour le moins différent que la musique a changé.

«Mon guide (Luc) Plamondon m'imagine bien dans le genre Brel ou Montand avec un spot et des subtilités, a indiqué Garou. Moi, je suis plutôt dans le genre énergique sur scène, déjanté. Là, j'ai joué dans la retenue, j'ai découvert une façon sublime de lancer de l'émotion avec subtilité et finesse.»

Dans la langue de Shakespeare, c'est aussi éclaté, voire «surprenant». I Love Paris de Peter Cincotti, Sorry de Madonna, New Year's Day de U2, Da Ya Think I'm Sexy de Rod Stewart et Sound of Silence de Simon and Garfunkel.

Les fans pourront découvrir ce nouveau Garou au début de l'an prochain. L'homme qui n'a pourtant jamais arrêté n'avait pas fait de spectacle depuis six ans.

«Je donnerai deux mois de spectacles au Québec - où sont mes racines, c'était primordial - notamment à Montréal et Québec en avril», a précisé celui qui a fait plusieurs pays européens depuis un an et qui s'est même rendu à Madagascar.

«Ce sera une mise en scène humaine, raffinée, avec sept musiciens multi-instrumentistes, qui vont s'échanger leurs bijoux d'instruments», a-t-il signalé.

Il présentera, entre autres, son nouveau spectacle à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts les 10 et 11 avril et à Québec le 15 avril .

Mais le coup d'envoi se fera le 27 février à Brossard, à l'Étoile 10/30.

En mars, il parcourra plusieurs régions, de la Montérégie à l'Abitibi, en passant par le Saguenay et l'Estrie, entre autres.

Puis à compter du 7 mai, Garou entreprendra sa tournée européenne. Il sera entre autres à l'Olympia de Paris les 14 et 15 mai.