«Céline n'est pas en mode showbiz», nous disait hier matin René Angélil à propos de sa femme qui, à New York, tente présentement de concevoir un deuxième enfant. Quelques heures plus tard, au bout du fil, Céline Dion était toujours aussi volubile et surtout plus déterminée que jamais à faire les choses à sa manière.

Céline Dion avait une très bonne raison de pas être à Montréal hier pour l'avant-première du documentaire de Stéphane Laporte sur sa dernière tournée mondiale, Céline autour du monde. Depuis vendredi dernier, et au moins jusqu'à lundi prochain, elle se prête pour la cinquième fois au processus complexe qui pourrait lui permettre d'avoir un deuxième enfant, sous la supervision constante du médecin qui l'a aidé à concevoir son fils René-Charles. Prises de sang et échographies sont son lot quotidien.

«J'ai déjà eu une intervention il y a quelques jours et le transfert devrait avoir lieu demain (vendredi), précise-t-elle. C'est un peu plus long que les autres fois. Chaque essai est comme une nouvelle expérience, mais quand on les accumule, c'est demandant sur le corps, sur les émotions aussi. Mais comparé à la vie d'un enfant, ce n'est rien.»

L'entente pour son grand retour à Las Vegas, annoncé cette semaine, est conclue depuis 2007, nous confirme René Angélil. Restait à déterminer quand le spectacle serait créé. Ça devait d'abord se faire en septembre 2010, puis le 28 décembre prochain, mais chaque fois on a reporté la date parce que les essais en clinique de fertilité n'avaient pas réussi. Cette fois, la date de la première est coulée dans le béton : le 15 mars 2011. Mais Céline Dion n'entend pas renoncer à ce deuxième enfant pour autant.

«Depuis le quatrième essai, j'ai décidé de ne plus me mettre de pression, dit-elle. Oui, j'ai un engagement à respecter et j'ai toujours été très professionnelle. Mais là, on parle d'une vie humaine et je me dis que c'est possible d'être enceinte et de donner des spectacles. Je ne me mettrai pas à faire des saltos arrière, ce ne sera pas le Cirque du Soleil, mais un show classique avec 31 musiciens. René vit ça à sa façon, c'est un businessman, et c'est parfait comme ça. Mais si ça ne fonctionne pas, est-ce qu'on pourrait se permettre d'essayer à nouveau ? J'y crois encore parce que mon médecin me dit que c'est encore possible, que je suis en santé, que je ne mets pas ma vie en danger, ni celle de l'enfant. Quand il va me dire de tourner la page, ça sera terminé.»

La formule idéale

Céline Dion est tout excitée de remonter sur scène dans un an, ça s'entend. D'autant plus que cette fois, elle va pouvoir respirer un peu. «La passion de performer ne se perd pas, on meurt avec, dit-elle. J'ai passé cinq ans à Las Vegas et je n'ai aucun regret, mais quand tu chantes cinq jours par semaine pendant cinq ans, il y a des moments où tu es fatiguée, tu es malade, mais il faut que tu passes par-dessus, il faut même parfois annuler des représentations. Si je suis partie en tournée tout de suite après Las Vegas, c'est que je ne voulais pas inscrire René-Charles à l'école, qu'il se fasse des amis, qu'il trouve sa place, puis lui enlever tout cela l'année d'après pour faire le tour du monde. Cette fois, je pense qu'on a trouvé la bonne formule : 70 shows par année autour des vacances de René-Charles : l'été, le printemps, les Fêtes. Il va manquer quelques semaines d'école, mais pas assez longtemps pour qu'il ne puisse pas suivre le programme.»

Après son éclipse d'un an, Céline Dion a refait surface à la soirée des Grammy où elle a participé à un hommage à Michael Jackson. Quand Jackson est mort, dit-elle, elle a cru comme tout le monde qu'il était malade et que son heure était venue. «Mais quand j'ai vu le film This Is It, dit-elle, j'ai constaté qu'il dansait aussi bien qu'avant, que sa voix était super bonne, qu'il avait encore des idées et ça m'a donné un coup au coeur. C'est tellement une grande perte.»

Le lendemain, elle a eu une pensée pour Jackson quand elle a participé au nouvel enregistrement de sa chanson We Are the World avec des dizaines d'artistes, au profit des victimes du tremblement de terre en Haïti. Le vidéoclip sera diffusé pour la première fois sur NBC au cours de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Vancouver, ce soir.

«En studio, il y avait tellement de monde, des gens plus connus les uns que les autres. C'était comme la jungle du show-business! Quincy Jones et Lionel Richie m'ont demandé si je pouvais chanter la partie de Cyndi Lauper. Je l'ai fait en trois prises puis je suis passée dans un autre studio pour enregistrer la chorale avec les autres artistes. Ça a duré quelques heures. Tout était filmé, mais j'ai l'habitude. Pendant ma dernière tournée, il y avait des caméras partout, dans ma loge, dans l'avion, et j'ai fini par l'oublier. C'est aussi bien, sinon on peut perdre un peu de son naturel.»