Encore sous le choc de l'agression dont il a été victime, le chanteur Kevin Parent, qui tente encore de comprendre pourquoi il a été tabassé à la sortie d'un bar dans la nuit du 12 au 13 février à Québec, n'a pas l'intention de porter plainte contre ses jeunes attaquants, justifiant cette décision par son manque d'énergie et par son incapacité à se remémorer leur visage.

Plutôt discret au cours des derniers jours à propos des circonstances entourant les événements dont il a été victime, Kevin Parent, qui a subi une commotion cérébrale, une fracture du nez et de multiples blessures sur le reste du visage, a décidé de faire le point hier devant les médias.Rejetant d'un revers de main l'idée de porter plainte contre ces individus qu'il peinerait à reconnaître, mais qu'il identifie tout de même comme étant anglophones, l'artiste a profité de l'occasion pour inviter les visiteurs du reste du Canada à plus de «délicatesse» lorsqu'ils viennent à Québec pour fêter le Carnaval.

«J'ai compris la rage du Québécois francophone opprimé qui se fait pisser dessus dans sa propre ville, dans sa capitale, durant son propre carnaval, a-t-il lancé sans détour. Quoi qu'il en soit, ça fait des années qu'il y a du grabuge entre Anglais et Français au Carnaval de Québec, c'est ça l'histoire.»

Par ailleurs, lorsqu'il a fait son entrée hier dans la salle bondée de journalistes, le chanteur, visiblement ébranlé, affichait un teint plutôt pâle et manifestait quelques signes d'impatience. Il était accompagné du président de Tandem, Paul Dupont-Hébert, qui gère également la carrière de Kevin Parent, et de sa collègue Geneviève Henri, chargée de production. C'est en gardant les yeux rivés sur la feuille où était écrite son allocution que l'artiste originaire de la Gaspésie a fait un retour sur ce qui s'était passé.

Ce soir-là, Kevin Parent, qui avait participé à une activité promotionnelle dans la Vieille Capitale, est ensuite sorti avec deux de ses collègues au bar Les voûtes Napoléon, sur la Grande-Allée. En quittant l'endroit, il s'est arrêté quelques instants devant un grand feu, allumé pour souligner le Carnaval. Un petit groupe de jeunes d'environ 20 ans, que Kevin Parent a clairement identifié comme étant des anglophones, se tenaient à proximité. Sans crier gare, l'un deux aurait littéralement sauté sur le chanteur, bousculant au passage l'une des collègues qui l'accompagnait.

«Paraît-il que quelques-uns de leurs amis se sont joints à eux, raconte Kevin Parent. Plusieurs coups de poing et coups de pied portés à la tête, au cou et au corps ont été livrés pendant que mes collègues criaient et essayaient en vain de les retirer de sur moi. Elles ont plus vu la scène que moi-même.»

Désorienté et mal en point

En apercevant d'autres personnes arriver sur les lieux, les agresseurs se seraient dispersés. Kevin Parent, désorienté et mal en point, a donc pu regagner sa chambre au Loews Le Concorde sans porter plainte à la police. «J'ai demandé 15 à 20 fois à mes collègues: «Ai-je fait quelque chose pour provoquer ça?» Je n'ai rien compris et ne comprends toujours pas», mentionne-t-il, se disant convaincu qu'il n'a rien fait pour provoquer cette agression.

À son réveil le lendemain, il ne pouvait se remémorer que de brefs moments de cette attaque. Encore sur l'adrénaline au cours des journées suivantes, il a tout de même donné une performance à Repentigny. C'est lors de son vol le menant à Vancouver pour participer à un spectacle dans le cadre des Jeux olympiques qu'il a commencé à ressentir de la nausée et des maux de tête. Le médecin qu'il a consulté a diagnostiqué une commotion cérébrale et l'a immédiatement mis au repos. Le chanteur a été forcé de reporter deux spectacles qui devaient avoir lieu à Magog. En principe, il devrait être en mesure de monter sur scène à Montréal le 4 mars et ainsi poursuivre sa tournée. «J'ai hâte de reprendre du service», a-t-il assuré.