C'est la dixième année du festival Jazz en rafale, et la onzième du label montréalais Effendi qui en est l'instigateur. Les saxophonistes André Leroux, Samuel Blais et Yannick Rieu, les pianistes Yaron Herman, Jean Michel Pilc, François Bourassa et Julie Lamontagne, les bassistes Larry Grenadier, Dave Watts, Michel Donato, Éric Auclair, Norman Lachapelle et Brian Hurley, les trombonistes Richard Gagnon et Steve Davis, la chanteuse Karen Young, les guitaristes Sylvain Luc, Sylvain Provost et Peter Bernstein sont parmi les pointures invitées à s'y produire... en rafale.

Pour les amateurs les plus fervents, les deux week-ends consécutifs de Jazz en rafale représentent l'ouverture du solstice jazzistique. Les temps n'en demeurent pas moins difficiles pour les promoteurs du genre. Parlez-en au contrebassiste Alain Bédard propriétaire du label Effendi qu'il a fondé avec sa compagne, la chanteuse Carole Therrien.

«Annoncées il y a un an, le retrait d'un programme du Conseil des arts pour la production et la distribution de l'enregistrement spécialisé (donc, du jazz) commencent à se ressentir. Forcément, on ne pourra pas produire autant d'albums. En 2009, la faillite du distributeur indépendant Fusion 3 nous a aussi fait mal, on a perdu beaucoup d'argent», soupire Alain Bédard avant de passer aux bonnes nouvelles, puisque le label Effendi lance incessamment les albums du contrebassiste Dave Watts (Will It Rain), du trompettiste Joe Sullivan (Voices), du pianiste Rafael Zaldivar (Life Direction) et du tromboniste Richard Gagnon (Trombones Actions & Steve Davis).

«La différence avec les années précédentes? Jazz en rafale déménage au centre-ville; on présente trois séries simultanées dont la principale à l'Astral. On travaille aussi en collaboration avec l'Upstairs et le Dièse Onze, qui offrent chaque soir des concerts dans le cadre du festival.»

Jeudi soir, donc, revient à Montréal le pianiste israélien Yaron Herman, cette fois aux côtés du batteur Chris Tordini et du contrebassiste Tommy Crane, auxquels se joint un quatuor à cordes montréalais constitué des violonistes Mélanie Bélair et Chantal Bergeron, de l'altiste Ligia Paquin et de la violoncelliste Gwendolyn Smith - ce qui n'est pas sans rappeler l'instrumentation de son album Muse - étiquette Laborie. Jeudi soir également, le contrebassiste Dave Watts lance son album à l'Upstairs, avec entre autres à ses côtés l'as pianiste Julie Lamontagne et un invité torontois, le saxophoniste Kelly Jefferson qui a déjà vécu quelques années à Montréal.

Vendredi, un des meilleurs pianistes du jazz français fera équipe avec notre François Bourassa. New-Yorkais d'adoption, Jean-Michel Pilc est sans conteste l'un des plus accomplis du jazz hexagonal, son dernier passage en duo avec la chanteuse Élizabeth Kontomanou au FIJM fut tout simplement mémorable.

André Leroux

Samedi, le saxophoniste André Leroux réunit un alignement des plus alléchants: le pianiste François Bourassa, le contrebassiste Fraser Hollins et le batteur américain Ari Hoenig, qui s'est produit entre autres avec Mike Stern, Kenny Werner, Dave Liebman ou Chris Potter. Vendredi et samedi à l'Upstairs, le superbe contrebassiste Larry Grenadier (Brad Mehldau) est l'invité du saxophoniste alto Samuel Blais, qui ne recule devant rien pour multiplier les rencontres avec les musiciens de renommée mondiale.

Le week-end prochain, l'Astral accueillera, jeudi, Karen Young et les bassistes qu'elle a longtemps côtoyés: Michel Donato, Normand Lachapelle, Éric Auclair. La soirée de vendredi sera consacrée à l'ensemble Trombones Actions de Richard Gagnon, qui aura pour invité spécial un de ses héros, le tromboniste américain Steve Davis. Le samedi 27 mars, deux Sylvain de haute tenue nous présenteront un duo relevé de guitare jazz: le Québécois Sylvain Provost et le Français Sylvain Luc.

Inutile d'ajouter que l'Upstairs présentera des concerts au cours de ces trois soirs consécutifs: la chanteuse Jeannette Lambert et son mari Michel Lambert accompagnés du guitariste Reg Schwager, le contrebassiste Brian Hurley aux côtés du guitariste new-yorkais Peter Bernstein. Au Dièse Onze, défileront dès jeudi soir les ensembles de Simon Delage, Les Boppers, Thomas Carbou, Frank Lozano, Yannick Rieu et Jean-Christophe Béney. Et l'on ne compte pas les finalistes du concours Jupiter Van Doren destiné à la relève et présentés en début de programme à l'Astral.

En rafale, dites-vous?

Pour de plus amples informations: www.jazzenrafale.com