L'excentrique musicien, designer et agent d'artistes Malcom McLaren, mieux connu en tant qu'ex-manager des Sex Pistols et «inventeur du punk» auto-déclaré, est mort hier matin à New York à l'âge de 64 ans, après avoir longuement lutté contre un cancer.

Personnage frondeur et coloré, McLaren avait plusieurs cordes à son arc: homme d'affaires au sens du marketing aiguisé, artiste bien de son époque et polémiste assumé, le Britannique a laissé sa marque dans la contre-culture populaire à plusieurs égards.

Son accomplissement le plus célèbre, celui qui lui a conféré sa renommée, est d'avoir dirigé la brève, mais fulgurante carrière des Sex Pistols, entre 1975 et 1978. Quelques années plus tôt, habitant New York avec sa compagne la designer Vivienne Westwood, il travaillait avec le groupe proto-punk New York Dolls.McLaren a d'abord flirté avec le milieu culturel au début des années 70, en ouvrant des boutiques de vêtements et de costumes de scène, à Londres et à New York; il a d'ailleurs exploité la boutique SEX à Londres au moment de devenir le gérant de The Stand en 1974, formation qui deviendra peu après les infâmes Sex Pistols.

Après l'épisode des Pistols, McLaren s'est occupé de la carrière d'autres formations avant de lui-même se risquer à la musique, lançant le single Buffalo Gals en 1982, originale appropriation du son rap émergeant alors aux États-Unis - ce titre ainsi que Double Dutch du même album, Duck Rock, seront ensuite fameusement échantillonnés par les DJ.

Ses albums, joyeusement variés, séduiront l'intelligentsia de l'époque: Fans (1984), fusion entre l'opéra et la pop/r&b, est propulsé par sa version de Madama Butterfly. Dix ans plus tard, McLaren s'est associé à Catherine Deneuve pour le single pop-lounge-électronique Paris Paris, de l'album Paris, moins bien accueilli par la critique. Sa dernière création musicale remonte à l'année dernière, une performance multimédia intitulée Shallow, présentée à New York.