En avril 2009, Adamus lançait, dans l'indifférence générale, un premier album autoproduit intitulé Brun. Aujourd'hui appuyé par le label Grosse Boîte (Tricot Machine, Coeur de Pirate), le bluesman savoure sa récente victoire aux Francouvertes en préparant un «Bernard Adamus Tour « comme il le dit lui-même d'une quarantaine de dates qui l'amèneront au Festival d'été de Québec et aux FrancoFolies. Retour sur une année mouvementée et fructueuse.

Le couronnement a beau avoir été prévu, la victoire n'en est pas moins méritée. Bernard Adamus jouit assurément d'un beau succès d'estime, confirmé par son titre de gagnant des 14e Francouvertes, lundi dernier.

 

«Après des petites années, on peut dire que ç'a été une grosse année, commente Adamus. Mais côté concours, c'est la fin des haricots, comme on dit. Depuis (le festival de la chanson de) Petite-Vallée, j'ai fait le tour de la question. Sauf que j'avais encore envie des Francouvertes. Je voulais m'y inscrire l'année dernière, mais j'avais rien à leur envoyer. Juste un petit démo maison drabe, je me disais: je ne peux pas leur envoyer ça, ils ne me sélectionneront pas!»

«Je t'avoue que j'étais quand même nerveux à mon premier spectacle des Francouvertes, poursuit-il. Je me demandais s'il n'y aurait pas de la politique, drette en partant, au niveau du public comme du jury.»

Les questionnements quant à la légitimité de sa participation... «Je les ai vus venir, dit Adamus. J'étais mitigé, au moment de m'inscrire. J'avais déjà eu une belle couverture médiatique, l'été passé par exemple, la belle page dans La Presse, puis autour du show des FrancoFolies qui avait fait jaser. Mais quand j'y ai repensé, je me suis dit que je serais encore plus fou de me dire: Ah non! je n'ai plus besoin de rien, je suis au-dessus de tout ça...»

De petit démo à chouette premier album (Brun), Bernard Adamus a finalement opté pour le festival gaspésien, première escale d'une belle et fructueuse aventure. L'expérience acquise au cours des derniers mois a paru pendant le concours: «On s'entend que des shows, j'en ai enfilé pas mal depuis les Francos l'année dernière. On joue presque toutes les fins de semaine, quand même. À la longue, on finit par être à l'aise sur une scène. Je n'ai plus de job depuis le mois d'août dernier, sauf celle-là, faire de la musique!»

Il a même pris le temps de proposer aux spectateurs une chanson inédite. Un deuxième album en chantier? «On aurait même pu présenter une ou deux nouvelles chansons de plus, mais on n'a pas eu le temps de pratiquer. Je ne pense pas encore vraiment au nouveau disque, pas avant la fin de l'été. Après, on verra.»

Entre le début de juin et la fin du mois d'août, le «Bernard Adamus Tour» visitera la province. Une bonne quarantaine de concerts, «sans compter les dates réservées, mais pas encore confirmées. Pour l'instant, je devrais être bon pour me reposer à la fin de l'été... Pas le temps de s'enfermer en studio.» L'Europe, il l'a aussi dans le collimateur, «possiblement en septembre en Europe».

Après avoir été invité au Off-Festival d'été de Québec, le Festival «officiel» comptera sur sa présence pour mettre de l'ambiance à la place d'Youville; les Francos, elles, lui réservent deux soirs à l'Astral. «Belle surprise. Je ne m'attendais pas à ça, plutôt à une plus grosse scène extérieure. Je pense à ce qu'on va faire pour les Francos - oui, il va y avoir des trucs nouveaux, peut-être un peu plus de cuivres, pour que ça sonne New Orleans. Peut-être des invités-surprises. Et de nouvelles chansons.»