Près de 125 spectacles en une année, soit près d'un soir sur trois. Les gars de Final Flash n'ont pas chômé depuis qu'ils sont sous contrat avec Indica et EMI. Entrevue avec ce groupe prometteur de Montréal dont la scène est le tremplin.

Avec leur look et leur musique des années 70, on imagine bien Final Flash dans l'autobus de tournée du film Almost Famous. Surtout que les membres du groupe passent leur temps à se chamailler. On croirait cinq jeunes frères qui se contredisent amicalement pour des riens: dire ou non que certains des membres viennent de Montréal au lieu de Longueuil, mentionner ou non que leur premier album était sur la liste préliminaire du prix Polaris...

- Les gars, vous argumentez toujours comme ça?

- En tournée, il y a des jours où ça n'a pas d'allure, lance le chanteur Joey Chaperon. Une vraie famille dysfonctionnelle!

C'est compréhensible, étant donné toutes les tournées du quintette depuis un an et demi. Depuis la sortie de l'album Homeless, le printemps dernier, Final Flash a fait une minitournée en Australie, en plus d'assurer des premières parties en Ontario et au Québec des Melissa Auf der Maur, Juliette Lewis, Plants and Animals et Yann Perreau, en plus de participer à Osheaga et au Festival d'été de Québec.

Mais vendredi prochain, c'est en tête d'affiche que Final Flash se produira à la Casa del Popolo. «C'est notre genre de rentrée montréalaise», dit en riant Joey Chaperon.

Le «tremplin montréalais» de Final Flash a plutôt eu lieu en pleine tempête de neige, au Divan Orange, à l'hiver 2008. «Il n'y avait pas un chat. On a pensé annuler le spectacle», se souvient Alexandre Girard.

Mais, parmi les cinq spectateurs présents se trouvait Franz Schuller, patron de la compagnie de disques Indica, qui a tout de go offert un contrat de disque aux gars de Final Flash, dont la musique revisite le rock des années 70, du Velvet Underground à Neil Young en passant par Led Zep. «C'est la musique qu'on écoute, celle qui nous fait tripper», précise le guitariste.

Une vie mouvementée

Tout a déboulé: à l'automne 2009, Joey C. Chaperon (chant), Alexandre Girard (guitare), Mathieu Bourret (orgue, piano), Andre Bendahan (basse) et Maxime Hébert (batterie) ont participé à M pour Montréal, puis a suivi une participation à South by South West, et des tournées en Europe et en Chine, et beaucoup de premières parties, notamment pour Les Trois Accords et Karkwa.

«On essaie bien des affaires. Aujourd'hui, t'as pas le choix de faire autant de tournées. C'est formateur, fait valoir Maxime Hébert. Tous les bands ont 10 000 amis sur MySpace.»

Entre-temps, Final Flash a été repéré par EMI, ce qui a retardé la sortie de son premier album, Homeless, alors que la matériel était prêt depuis des mois déjà. Avec sa musique folk-rock mélodique d'inspiration seventies, il était tout naturel pour Final Flash de travailler avec le réalisateur Jace Lasek, propriétaire du Studio Breakglass, et chanteur du groupe The Besnard Lakes, pour qui Final Flash a assuré la première partie en Angleterre.

«On voulait un son en particulier, explique Joey Chaperon. On a expliqué notre projet à Jace, il s'est pointé dans notre local de pratique et il a catché notre son. On voulait qu'il trippe avec nous.»

Final Flash a bien hâte de faire «son» spectacle et de ne pas réchauffer la salle pour un autre groupe. «C'est le premier show qu'on headline depuis le mois de mai, se réjouit Joey Chaperon. On va pouvoir faire des choses qu'on ne peut pas se permettre de faire en première partie.»

Leurs projets? Homeless doit sortir dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni. Final Flash doit remettre les pieds en Australie. La production d'un nouvel album devrait commencer en 2011 (sortie prévue dans les premiers mois de 2012). En d'autres mots, la stratégie de «lancer des perches à gauche et à droite» a bien fonctionné. Pour l'instant, Final Flash est loin d'être à l'heure des bilans. Il reste encore des terres à défricher.

Final Flash, en spectacle le 17 décembre, à 21h, à la Casa del Popolo.