Céline Dion a entrepris sa deuxième résidence à Las Vegas sur un air de triomphe. Public et invités sont tombés sous le charme et il est déjà question de prolonger son séjour au Colosseum.

Pendant la première demi-heure du spectacle de Céline Dion, mardi soir, on se croyait déjà à la période des rappels. Le public enthousiaste, surtout celui des premières rangées au parterre, se levait à tout propos, même au beau milieu d'une chanson, pour manifester son bonheur. Le transfert d'énergie de la salle à la scène était palpable, tant et si bien qu'en conférence de presse en fin de soirée, la chanteuse a révélé qu'elle avait failli sortir du scénario prévu pour s'adresser tout de go à ces spectateurs qui l'adulaient.

Il y avait pourtant des centaines d'invités parmi les fans purs et durs, du Caesars Palace, du producteur AEG, des dizaines de journalistes aussi, dont un fort contingent québécois, et quelques vedettes dont les Américains Rosie O'Donnell, Siegfried and Roy, et Jackie Jackson, venu voir l'hommage à son frère Michael, assis parmi les Jean-Pierre Ferland, Luc Plamondon, Benoît Brière, Véronic DiCaire, Mario Saint-Amand, Roch Voisine, Ricardo Larrivée, Josélito Michaud, Véronique Béliveau, Régis Labeaume, Michael Fortier et Guy Laliberté. Pourtant, même dans les moments plus calmes ou pendant les chansons moins connues, le public mangeait dans la main de la chanteuse. Quand elle a chanté Ne me quitte pas de Brel, ponctuée de silences théâtraux, on entendait distinctement le ronron de la climatisation du Colosseum.

Tous étaient conquis. Plamondon, qui a apporté de nouvelles chansons dans ses bagages, disait que cette interprétation de Ne me quitte pas plaçait la barre encore plus haut pour l'auteur qu'il est. Jean-Pierre Ferland, lui, avait une surprise pour René Angélil: une troisième chanson à lui soumettre pour le prochain album de la chanteuse, en sus de Une chance qu'on s'a et de «son contraire», l'inédite Je n'ai pas besoin d'amour. Mario Saint-Amand, qu'on verra bientôt sur grand écran dans la peau de Gerry Boulet, se disait encore sous le choc de l'habillage visuel conçu par son ami Yves Aucoin et Moment Factory, lui qui prépare un show de blues avec des effets 3D: «C'est la première fois que je vois Céline Dion en spectacle. Il était temps!»

Moderne

C'était un spectacle à grand déploiement comme il ne s'en fait plus, mais résolument moderne et avec des moyens techniques nettement supérieurs à ce que pouvaient imaginer de plus fou les producteurs des grandes revues musicales américaines d'antan. Comme si Céline Dion et son équipe s'étaient mis en tête de réinventer Las Vegas à leur manière, comme l'a fait le Cirque du Soleil depuis les années 90.

Pas étonnant que dès cette première, le bruit courait que le Caesars Palace voulait prolonger le séjour de Céline Dion, prévu pour trois ans. Comme on l'avait fait pour A New Day, qui a finalement duré cinq ans et dont le président du Caesars Palace nous disait en décembre dernier qu'il aurait pu se poursuivre plus longtemps si Céline Dion et René Angélil n'avaient eu d'autres projets.

Une autre prolongation donc? René Angélil a d'abord refusé de répondre en esquissant un sourire énigmatique. Puis, en fin de soirée, il nous a dit: «On nous a offert de rester plus longtemps. On y réfléchit.»