Gregory Charles lancera mardi son nouvel album, intitulé Quand j'ai dit... Ce deuxième opus francophone de l'auteur-compositeur et interprète est né sous le signe de l'amour avec un grand A. Il y explore les déclinaisons de l'amour, en s'inspirant de son histoire avec sa conjointe, la Franco-Manitobaine Nicole Collet, et de la venue prochaine de leur fille, mais aussi de celle de ses parents et des plus jeunes qui l'entourent. «Aujourd'hui, en regardant la planète amour tourner, tous les cristaux que je vois, on les découvre en 11 chansons. Ce sont des titres sur le courage amoureux», dit-il.

Un album plus rock et alternatif pour lequel Gregory ne cache pas avoir puisé dans des sonorités des groupes de son adolescence comme Pearl Jam ou Soundgarden. C'est aux côtés de son fidèle coréalisateur Jean-Benoît Lasanté qu'il a masterisé Quand j'ai dit... dans les mythiques studios d'Abbey Road à Londres. «C'est l'une des plus belles expériences de ma vie. J'ai hâte de voir si les gens vont se reconnaître dans l'une ou l'autre des chansons», précise-t-il.

Le MusicMan va poursuivre son opération séduction sur le marché anglophone avec un nouvel album dans la langue de Shakespeare. «L'album en anglais est déjà prêt et va encore plus loin: à partir du moment où tu ouvres la voûte de la création, c'est difficile de la refermer! Je ne sais pas quand il va sortir, mais il regroupe un peu toutes mes nouvelles réflexions. Il y a quelque chose d'un peu révolutionnaire à ne plus être tout seul. C'est un regard tourné vers l'avenir. Après avoir pris des photos de l'amour, j'ai envie que, dans les prochaines décennies, ceux qui m'entourent vivent dans un monde meilleur», conclut-il.

Joint à Édimbourg où il participe au Fringe Festival, Gregory Charles a accepté de répondre à notre questionnaire.

Q / R

Si vous étiez une chanson?

Je serais Je t'aimerai jusqu'à la fin du monde, de Gilbert Bécaud.

Si vous étiez un vice?

La luxure. On dirait que le vice le plus acceptable est la gourmandise avec le nombre d'émissions de cuisine en ondes! Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est l'expérience du plaisir. Je suis épicurien all the way!

Si vous étiez un plaisir coupable?

En télé, je serais Docteur Who; en musique, ça serait Nana Mouskouri ou Dusty Springfield. En littérature, sûrement Arsène Lupin.

Si vous étiez une guerre?

Je serais la bataille de Marignan. Si François 1er avait perdu cette bataille, il n'aurait jamais eu le culot d'envoyer des explorateurs au Canada et il n'y aurait pas de Canada français.

Quel serait votre invité d'honneur, vivant ou disparu au souper de vos rêves?

L'écrivain Isaac Asimov, car c'est l'un des meilleurs raconteurs.

Le premier disque/livre que vous avez écouté/lu dans votre vie?

Mes deux premiers disques: Innervisions de Stevie Wonder et la Septième de Beethoven, version Carlos Kleiber. Mon premier livre était Terre des hommes de Saint-Exupéry, j'avais demandé de l'argent à ma mère pour aller l'acheter à la librairie Garnier.

La chose la plus folle qu'un admirateur a faite pour vous?

Quelqu'un m'a donné sa collection complète de 2000 vinyles.

Quelle est votre citation favorite, extraite d'un livre, d'un film, d'une chanson ou d'un discours?

«Celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir», de Bob Dylan dans la chanson It's Alright Ma. C'est comme un guide pour moi.

Ce que vous détestez par-dessus tout?

L'absence de reconnaissance. C'est à la base de presque tous les maux de la société et de pas mal de guerres.

Votre rêve le plus fou?

Je ne suis pas capable d'imaginer un rêve plus fou que celui que je suis sur le point de vivre avec la venue de ma fille. Elle sera peut-être une Valentine, car elle doit pointer son nez vers le 14 février.