Fans de Pink Floyd, préparez-vous à être séduits. La société EMI Music lance la mégacollection Why Pink Floyd...?, comprenant des pièces d'archives jamais éditées et des enregistrements studio complètement remastérisés.

Le légendaire concert The Dark Side Of The Moon de Wembley en 1974? Vous l'avez. Des films historiques datant de l'ère classique du groupe? Ils y sont. Même l'enregistrement unique de Wish You Were Here sur lequel Pink Floyd est accompagné du légendaire violoniste jazz Stéphane Grapelli y est.

La collection, lancée en rafale mardi prochain, renferme des CD, DVD, disques Blu-ray... et, pour les fans finis, des coffrets Super Deluxe.

La Presse a rencontré à New York Nick Mason, le batteur du groupe mythique.

Q Pourquoi ce titre, Why Pink Floyd...?

R En fait, l'idée c'est plutôt «pourquoi pas Pink Floyd?» C'est une façon de demander: sommes-nous toujours pertinents? À vous de juger.

Q Dans cette impressionnante collection, de quoi êtes-vous le plus fier?

R Sans hésitation, c'est ce jam avec Stéphane Grapelli sur Wish You Were Here enregistré au studio Abbey Road en 1975. Nous pensions que cet enregistrement était perdu à jamais. Il a été retrouvé par hasard dans les réserves d'EMI, à Londres.

Q On y trouve aussi une version très rapide de Money, tirée du concert Dark Side Of The Moon de Wembley, en 1974. Quelle était l'idée derrière ça?

R Je ne sais pas pourquoi on l'avait joué si vite. On ne l'a jamais refait par la suite. Je déteste cette version!

Q Pink Floyd a présenté plusieurs concerts à Montréal, de 1971 à 1994. Quels sont vos souvenirs de ces tournées?

R Ironiquement, ce que je me rappelle de Montréal, c'est qu'on y était en même temps que le Cirque du Soleil. Nous avons passé beaucoup de temps à l'époque avec les gens du Cirque à nous faire conseiller sur la scénarisation de nos spectacles. D'ailleurs, je vois toujours Guy (Laliberté) à l'occasion.

Q Parlant de Montréal, vous avez écrit dans vos mémoires, publiées en 2004, que l'album The Wall fut inspirée par un incident survenu au Stade olympique, en 1977. De quoi s'agit-il?

R C'était pendant la tournée Animals. Le spectacle avait pris des allures de festival rock. Une partie de l'auditoire se lançait des frisbees, prenait de la drogue... On jouait Wish You Were Here, mais des spectateurs réclamaient Money. Roger (Waters) est devenu hors de lui et s'est mis à cracher sur la foule.The Wall vient de là, du sentiment qu'il y a parfois une barrière, un décalage entre les musiciens sur scène et les fans dans l'audience.

Q Pink Floyd a transcendé les générations. Pourquoi selon vous?

R Parce que notre musique est assez abstraite. Elle ne s'adresse pas à un groupe d'âge ou à un auditoire en particulier.

Q La dernière fois que les trois membres restants de Pink Floyd (Nick Mason, Roger Waters et David Gilmour) ont joué ensemble, c'était en mai dernier, à Londres, pour la tournée The Wall Live de Roger Waters. Comment ça s'est passé?

R Super! Nos fans aiment bien qu'on fasse des apparitions ensemble, de temps à autre, et qu'on s'entende bien.

Q Y a-t-il des plans pour une réunion de Pink Floyd?

R Pas du tout!

Q Vous êtes le seul à être resté avec le groupe du début jusqu'à la fin. Pink Floyd et vous, c'est vraiment une histoire d'amour?

R En effet. Pour moi, c'est le band ultime. Je n'ai aucun intérêt à faire partie d'un autre groupe. De toute façon, je suis trop vieux (67 ans) pour ça!

Q Croyez-vous que Why Pink Floyd...? va susciter un engouement auprès de vos fans?

R Certainement. Depuis les débuts de Pink Floyd, dans les années 60, le groupe a toujours voulu rendre public le meilleur de ce qu'il a produit. Et c'est la toute première fois qu'on le fait!