Plus de deux ans après le grand concert extérieur qu'il avait offert au Festival de jazz, Ben Harper ramène sa guitare et ses Relentless7 en ville le temps d'un concert au Métropolis, justement dans la série Jazz à l'année. Au programme, ses classiques et le matériel de Give Till It's Gone, paru en mai dernier.

Quoi de neuf depuis cette fameuse dernière fois, Ben? Trois disques, rien de moins: l'enregistrement live du concert au Festival de jazz, l'album du projet Fistful of Mercy, le trio qu'il forme avec Dhani Harrison et Joseph Arthur, et ce tout nouveau Give Till it's Gone. C'est qu'il se tient occupé, le rockeur.

«Sur le plan créatif, c'est très excitant pour moi ces temps-ci, confie Ben Harper au bout du fil. Je ne sais pas encore de quoi aura l'air le prochain disque, ni quand il paraîtra - en fait, j'ai assez de matériel enregistré pour lancer plusieurs disques demain matin, si je le veux...»

Le plus difficile est encore de le suivre dans ses différentes incarnations, de départager les projets. Ses deux derniers albums, il les a signés Ben Harper&Relentless7. Celui d'avant (Lifeline, 2007), c'était avec les Innocent Criminals, avec qui il a commis deux disques live, deux en studio. Give Till It's Gone a été enregistré avec les gars de Relentless7, mais le nom du collectif texan est nulle part sur la pochette.

«Les gars sont toujours là, mais voilà, c'est un album solo, explique Harper. Après les disques avec les Innocent Criminals, Relentless7, puis le projet Fistful of Mercy, je sentais que c'était le temps pour un disque comme ça. Question de timing, de feeling, c'est tout.»

Il réfute toutefois être un gars de gang, comme le laisse entendre son parcours des dernières années: «Je n'appartiens à aucun groupe, je ne fais que m'entourer de musiciens de classe internationale. Comprends-moi bien: lorsque je m'entoure ainsi, on forme un groupe, pour ainsi dire. Et un groupe très serré, de surcroît. Mais chacun de ces musiciens mène sa carrière solo, et je fais de même.»

Ils seront tous là au Métropolis mardi prochain, l'as guitariste Jason Mozersky (qui cosigne plusieurs chansons de Give Till it's Gone), le bassiste Jesse Ingalls et le batteur Jordan Richardson, «en plus d'un claviériste, Justin Tate, que Jordan m'a présenté. Tous des Texans!». Pas d'invité surprise? «Seulement si Ringo Starr ou Jackson Browne s'adonne à être à Montréal ce jour-là!»

Parce que, mine de rien, ces deux légendes collaborent à Give Till It's Gone, un disque étonnant à la première écoute tant les influences blues et soul qui ont marqué son rock paraissent effacées derrière un rock plus moderne et frais que ce qu'il a eu l'habitude de nous présenter.

L'ex-Beatles a participé à l'écriture de la chanson Spilling Faith, y joue de la batterie, ainsi que sur Get There From Here. «A real bad-ass drummer! Un des plus grands!» dit Ben Harper, qui en parle avec une indéniable admiration. «L'inventeur du rock drumming! Je ne réalise pas encore qu'il est mon ami.» Et Jackson Browne, qui chante avec Ben sur Pray That Our Love Sees the Dawn? «Jackson m'appuie depuis le début de ma carrière. Il a été comme un grand frère pour moi, depuis le premier disque. Je suis honoré de le connaître.»

Deux invités de marque pour ce qui sera peut-être son dernier disque chez Virgin. «Mon contrat se terminait avec cet album... et je n'ai pas encore entendu parler d'eux! Pas de coup de fil, rien, alors, qui sait? Après 15 ans et 10 albums, peut-être ont-ils envie de travailler avec d'autres gars? Mais c'est correct, le changement, c'est bon. D'ailleurs, cette industrie vit tellement de bouleversements, on n'a aucune idée de l'avenir. Mais peu importe: It was a great ride!»

Ben Harper, en spectacle au Métropolis, le 27 septembre à 20h. En première partie: The Barr Brothers.