De passage à Montréal pour participer au gala dominical de Star Académie, Johnny Hallyday en a profité pour annoncer, hier soir, que sa tournée mondiale Jamais seul fera un arrêt au Centre Bell le 5 octobre prochain. Mais Johnny sera également de retour en ville en 2013, cette fois-ci au théâtre. Blouson en cuir de serpent sur le dos, crucifix en argent autour du cou et gitane au bec, l'icône du rock à la française a accepté de répondre aux questions de La Presse dans la suite d'un chic hôtel montréalais.

Surnommé «l'idole des jeunes», Johnny s'est fait connaître grâce à des chansons comme Le pénitencier (1964), Que je t'aime (1968) ou encore Ma gueule (reprise par Éric Lapointe), qui en ont fait une mégastar en France, en Belgique et en Suisse. Son dernier passage à Montréal remonte à l'an 2000 dans le cadre d'une série de trois concerts au Théâtre St-Denis. Le rockeur bouderait-il ses cousins québécois?

«On ne m'a pas demandé de venir! J'aurais bien aimé, mais, pour les producteurs français, c'est un gros voyage du point de vue logistique. Et si je ne peux donner aux Québécois les spectacles que je fais en France, avec tous leurs effets spéciaux, je préfère ne pas le faire, car je ne veux pas qu'ils aient une mauvaise opinion de moi. Je l'avais déjà fait une fois et ça ne m'avait pas porté chance. Mais cette fois-ci, on va faire autrement!», s'exclame Johnny.

La tournée

Il avait pourtant annoncé sa tournée d'adieu en 2009. Mais après avoir frôlé la mort à la suite d'une opération ratée à Los Angeles, il a tiré un trait sur l'idée de prendre sa retraite. Johnny donnera le coup d'envoi de sa tournée mondiale, Jamais seul, le 24 avril dans la Cité des Anges, comme pour conjurer le sort. Une tournée qui le mènera un peu partout dans le monde, notamment à Londres, à New York, en Israël et au Québec.

Le rockeur de 68 ans sera donc de retour au Québec le 10 juillet sur les plaines d'Abraham lors du Festival d'été, renouant avec la Vieille Capitale, où il a donné sa dernière performance en 1975. Le public montréalais ne sera pas en reste puisque le rockeur se produira le 5 octobre au Centre Bell.

Le chanteur a d'ailleurs profité de son passage à la Star Académie hier soir pour inviter Marie-Mai à se joindre à lui lors de ses concerts à Québec, à Montréal, mais aussi au Stade de France. C'est entouré d'un groupe rock mené par son guitariste, Yarol Poupaud, et accompagné par 80 musiciens dirigés par Yvan Cassar que Johnny montera sur scène dans le cadre de sa 181e tournée en 52 ans de carrière.

Le rockeur a confié la confection de ses costumes de scène à Sarah Burton, la designer de chez Alexander McQueen à qui l'on doit la robe de mariée de Kate Middleton.

«Elle travaille à des croquis. On a déjà choisi des tissus et je lui ai dit que je voulais avoir un style bad boy chic. Elle doit venir me faire des essayages à L.A. où je vais commencer les répétitions le mois prochain», explique Johnny.

Réputé pour ses entrées sur scène fracassantes, Johnny promet de surprendre encore son public et a fait appel au Québécois Yves Aucoin pour s'assurer d'en mettre plein la vue aux spectateurs. «Je serai dans une de ces grosses boules d'acier qui démolissent les maisons et elle va détruire un mur sur scène. Je suis le bulldozer! Ça va être compliqué de trimballer la boule, alors on risque d'en construire une ici», s'amuse-t-il.

«J'ai découvert le travail d'Yves à Las Vegas dans le spectacle de Céline, mais aussi dans Love. J'ai trouvé ça formidable et René Angélil me l'a présenté. L'idée de la boule en métal est la sienne! C'est un garçon talentueux que j'aime beaucoup et avec qui c'est facile de travailler. Étant donné que c'est un Québécois qui est responsable des effets spéciaux, il est certain qu'on n'en manquera pas ici!», ajoute-t-il.

De retour au théâtre

Johnny Hallyday a confié à La Presse qu'il reviendra dès 2013 à Montréal, mais cette fois-ci au théâtre, dans Le paradis sur terre, une pièce de Tennessee Williams mise en scène par Bernard Murat et présentée au Théâtre Édouard VII de Paris l'automne dernier. «Après ma tournée, on part présenter la pièce un peu partout. Il est prévu d'aller à Londres, New York, Los Angeles, Moscou et Montréal, précise-t-il. J'ai beaucoup aimé cette expérience et je crois que j'ai le virus des planches!»

Le rockeur sera en studio à Londres au mois d'août pour enregistrer son nouvel album. «Ce sera un album très 1970. J'aime bien le son de cette époque de ma vie, mais ce sera plus dans l'esprit de ce j'ai fait avec Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman. Jean-Jacques ne travaille plus, malheureusement. Je suis en pourparlers avec Luc Plamondon pour des chansons. Je dois d'ailleurs le rencontrer cette semaine.»

Avec des projets jusqu'en 2014, Johnny Hallyday est bien loin de raccrocher sa guitare. Mais quel est le secret de sa longévité? «L'envie d'avoir envie, tout simplement.»