DJ Champion (Maxime Morin) aurait bien aimé participer au happening classique/électronique de l'OSM dans un entrepôt de la Brasserie Molson en novembre 2010. «À la blague, je suis allé voir Alain Mongeau de Mutek, un ami de longue date, pour lui dire que j'étais tellement jaloux», de dire en riant le musicien qui n'a même pas pu assister audit happening parce qu'à l'époque, il combattait un cancer du sang.

Morin pourra se reprendre de belle façon puisqu'il composera et jouera une oeuvre électronique en compagnie de Kent Nagano et de l'OSM le 14 novembre prochain à la Maison Symphonique. Seront également au programme des oeuvres de Haydn et de Beethoven. Nagano a d'abord songé à un programme axé sur les musiques militaires, mais craignant que ça soit d'un ennui mortel, il a eu l'idée de solliciter «Monsieur Champion».

Assis aux côtés du maestro et du violon solo Andrew Wan, DJ Champion faisait un interlocuteur enthousiaste et très volubile en conférence de presse, mais il n'en est pas moins conscient du défi auquel il va bientôt s'attaquer avec le compositeur-orchestrateur Maxime McKinley: «En classique, le public passif veut plus de lyrisme, mais en électro, le public est actif, il danse et le lyrisme n'est pas le bienvenu. Ce sont deux genres musicaux qui répondent à des cadres bien précis, mais c'est quand on sort du cadre qu'on pose un geste artistique réel. C'est ce que Kent Nagano a eu l'amabilité de m'offrir.»

Pour l'instant, Morin n'a pas toutes les réponses. «Hier, je me disais qu'il faudrait que je sois capable de jouer pas fort. Mais ce qui fait vibrer la musique électronique ce sont les bass-drums qui font bouger les corps. S'il n'y a pas assez de volume sur les machines, c'est plate. Je ne sais pas encore comment je vais aborder ça.»

DJ Champion sera seul avec le grand orchestre, sans ses G-Strings, avec peut-être un autre DJ qui ferait du scratch. Il prévoit intervenir au tout début du programme avec une musique plus ambiante puis, après la pièce de Haydn, enchaîner avec quelque chose de plus techno, «carrément dancefloor».

Quand l'OSM l'a approché, en décembre dernier, il travaillait à son prochain album qui devrait paraître avant Noël 2012. «Un disque dans lequel j'explore l'instrumentation du grand ensemble: des violons, des trompettes, des hautbois, let's go! J'étais là-dedans, je trippais et ils m'arrivent avec ça. Les astres s'alignent, il y a quelque chose dans l'air...»

Noël avec Bryan Perro

L'OSM nous réservait une autre surprise hier. C'est Bryan Perro, le père d'Amos d'Aragon, qui poursuivra la tradition lancée par Fred Pellerin en créant un conte de Noël de son cru à la Maison Symphonique les 14 et 15 décembre prochains. Pellerin et Nagano parlaient pourtant d'une association de trois ans, mais l'OSM nous a expliqué que le conteur de Saint-Élie-de-Caxton s'est rendu à l'évidence qu'il devrait y renoncer en raison d'un conflit d'horaire, lui qui créera son nouveau spectacle à l'automne.

Perro rappelle qu'il a déjà récité le conte Pierre et le loup avec l'Orchestre Symphonique de Trois-Rivières. «Je me suis dit: wow! quelle chance unique de répéter l'expérience mais avec une création. Contrairement à Fred, je suis avant tout un écrivain. D'ailleurs ma première version est déjà écrite.»