Par quel prisme écouter le nouvel album du groupe montréalais Thus Owls ? Après quelques écoutes répétées, on se pose toujours la question. Cette cinquième offrande du couple Erika et Simon Angell est du genre inclassable, signe des œuvres multiformes dont on ne parvient jamais vraiment à faire le tour.

Chaque morceau tisse la toile d’un univers musical sophistiqué où se côtoient jazz, avant-garde, post-rock, folk, rock progressif, psychédélisme ou effluves de trip-hop. Loin de paraître dispersé, cet éclectisme semble au contraire parfaitement homogène, uni par des arrangements ambitieux, une triade de saxophones free, les guitares fiévreuses de Simon Angell et la voix habitée d’Erika Angell, qui commande cette impressionnante tapisserie sonique.

Bien qu’exigeante, Who Would Hold You If the Sky Betrayed Us ? n’est jamais inaccessible. On se laisse gagner par les ambiances, l’intensité et la profondeur des chansons.

On va jusqu’au bout de ce (trop ?) long voyage de 66 minutes, à la fois mélancolique et volcanique. Une réussite, si vous aimez Godspeed, King Crimson, David Bowie période Blackstar, Pharoah Sanders ou The Besnard Lakes. Et la preuve que la scène indie rock montréalaise reste un vivier de musiciens de calibre international. Chapeau.

Who Would Hold You If the Sky Betrayed Us ?

Thus Owls

Who Would Hold You If the Sky Betrayed Us ?

8/10

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