Le rappeur québécois de 23 ans lancera son nouvel album Au cœur du royaume le 9 juin, à l’Ausgang Plaza, à Montréal. Des invités « surprises » y offriront des prestations.

Un an après avoir remporté le concours de rap télévisé La fin des faibles à Télé-Québec, Jam Khalil vient de faire paraître Triomphe, le premier morceau d’un projet de 12 chansons. Déterminé, il espère « amener le rap à un autre niveau ». Rien de moins.

À sa discographie, le jeune artiste compte déjà deux albums : Barrières (2019) et le minialbum Équinoxe (2020). Il considère toutefois Au cœur du royaume comme son premier véritable projet d’envergure.

« Barrières, je l’ai fait dans le sous-sol de mes parents, dit-il en rigolant. Je n’avais pas d’acquis ni de contacts. Pour mon EP [minialbum], clairement, on voyait le progrès. Mais là, c’est comme si c’était mon premier album professionnel, grâce aux mains et aux oreilles qui ont passé dessus. »

Ce n’est même pas débattable : c’est meilleur que tout ce que j’ai fait avant.

Jam Khalil

Question de donner une petite touche à son projet, le natif de Boucherville s’est créé un personnage : celui du protagoniste. « Jam et le protagoniste, c’est la même personne, affirme-t-il. Mais le protagoniste parle beaucoup de détermination et d’ambition, du fait de surmonter des obstacles, de persévérance. Il met l’accent sur cette partie de ma personnalité. »

Ce protagoniste est d’ailleurs mis en vedette dans le vidéoclip qui accompagne la chanson Triomphe. « C’est l’histoire un peu clichée du superhéros qui se fait casser la gueule au début, explique le rappeur. Puis, il gagne une rage pas vilaine ni méchante, qui le pousse à exceller. »

Insister sur la variété

Jam Khalil compte déjà quelques titres qui ont été appréciés du public. Par contre, pas question de « refaire quelque chose qui fonctionne ». Il est en quête de renouveau.

J’ai 12 pistes, mais il ne faut pas s’attendre à un son en particulier. Au cœur du royaume, c’est vaste. Parfois, c’est le soleil et le beau temps, mais parfois, c’est la nuit qui y règne.

Jam Khalil

Le jeune homme d’origine libanaise a beau être celui sur qui sont braqués les projecteurs, il donne beaucoup de mérite à ses collaborateurs. Son très bon ami Félix Tétreault, par exemple, est également réalisateur et directeur artistique pour ses vidéoclips. « Sans Félix, ce ne serait pas possible », soutient le principal intéressé.

« On se connaît depuis le cégep. Ça a cliqué automatiquement, raconte le réalisateur. On est des gars similaires en termes d’ambition. Si moi, j’ai une opportunité, je l’amène, et l’inverse est vrai aussi. Au début, on faisait des clips à 50 piasses à deux, et on vient de tourner un clip à 15 000 $. Je suis super satisfait. »

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, LA PRESSE

Jam Khalil en compagnie de Félix Tétreault (milieu) et Mada Mada (droite), deux membres de son équipe.

Jam Khalil a voulu bonifier son nouvel album avec de nombreuses collaborations. Il a confirmé à La Presse que les rappeurs Le Mind et Raccoon, deux finalistes de la première saison de La fin des faibles, faisaient partie du lot.

Voir grand

« Je pense que je peux amener le rap à un autre niveau. Dans l’industrie, on voit qu’il y a vraiment des divisions, estime Jam Khalil. Il y a des artistes de ma génération qui ressentent de la colère, parce qu’on voit tout le temps les mêmes noms. Ma voix peut être celle du rassemblement. »

Pour la suite, le Bouchervillois planifie d’« exporter » sa musique hors du Québec. Il voit de nombreuses possibilités. « Géographiquement, on est proches des États-Unis, et je parle anglais, réfléchit-il. New York, qui est un peu La Mecque de la musique, est à six heures de route. Et en même temps, je suis francophone, donc avec la France ou la Belgique, il y a une connexion. »

La musique d’aujourd’hui est extrêmement saturée, selon le rappeur de 23 ans. Son souhait, c’est que les auditeurs investissent du temps pour écouter Au cœur du royaume.

« J’aimerais que les gens l’écoutent vraiment. Je ne suis pas un artiste de single, que tu vas écouter pendant juste un été, argumente-t-il. Je veux que tu captes mes subtilités sonores et lyriques. Je veux accompagner les gens dans leur quotidien, qu’on sente que l’impossible est possible. »