Un troisième album dont le titre est son véritable nom, Alexandre Martel. Neuf chansons intitulées Toune 1 à 10 (il manque la numéro 4), présentées dans le désordre. C’est clair, il y a un élément de jeu dans la proposition d’Anatole. Mais derrière cet amusement, il y a surtout une brillante fougue pop et poétique.

Lors de la sortie de son album Testament, il y a quatre ans, Anatole se présentait le visage maquillé de blanc. Il est de retour sans fard, un grand dévoilement livré dans des textes un peu mystérieux et oniriques, accentués par la fragilité de sa voix, dont le timbre pas si coulant est mis en avant de manière très crue.

Mais c’est toujours l’ambition musicale qui est au premier plan pour celui qui a coréalisé le premier album d’Hubert Lenoir et qui est devenu un réalisateur prisé ces dernières années — il est entre autres derrière les très réussis albums de Lou-Adriane Cassidy, Alex Burger et Lumière, à qui il fait un peu penser par ses enrobages très seventies. On trouve ici toutes sortes de sons d’orgue et des solos de guitare langoureux, comme dans Toune 1. Mais même si tout est réfléchi et soigné, il s’en dégage quelque chose de très aérien et léger, porté par les refrains et les chœurs subtils et accrocheurs.

L’album qu’Anatole a coréalisé avec son complice Simon Paradis, mais où une foule de musiciens ont mis leur patte — dont son amoureuse Lou-Adriane Cassidy, qui cosigne avec lui plusieurs chansons —, dégage ainsi une grande liberté, une espèce de quête de pureté dans la mélodie et les textes.

« Je n’ai rien à faire de ces cons/Qui nous donnent à manger, à penser/Pour une génération », chante-t-il d’ailleurs dans Toune 2, comme un genre de manifeste. Ou est-ce dans la 8 ? Ou dans la 5 ? Il y a de ça aussi dans cette suite apparemment désordonnée de chansons sans titre : voilà un album qui arrive comme un tout, et c’est à prendre ou à laisser, semble nous dire le chanteur.

Nous, on prend.

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Alexandre Martel

Pop

Alexandre Martel

Anatole

Duprince

7,5/10