Les émotions étaient vives durant le gala de l’ADISQ dimanche soir. La joie, la fierté, la surprise bouillonnaient dans la salle, mais aussi dans les coulisses. La Presse a pu se glisser à l’arrière-scène de la salle Wilfrid-Pelletier pour capter les précieux instants qui ont suivi les victoires de cinq grands gagnants de la soirée. Incursion dans les coulisses de l’ADISQ, en mots et en images.

« C’est juste le début », dit Lenoir

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Hubert Lenoir et quelques-uns de ses Félix

Tous les regards sont tournés vers lui : ses grandes lunettes de soleil sur les yeux et ses cheveux remontés en lulus sous une large casquette de l’ONF, Hubert Lenoir plane dans les couloirs de la salle Wilfrid-Pelletier. « Bien sûr que je suis content », dit-il à son amie qui lui demande comment il se sent. Tout le monde l’accoste, veut le féliciter, prendre une photo, lui dire juste un mot. En coulisses ensuite, ses sept trophées devant lui, Lenoir est agité par la frénésie du moment, mais il semble surtout fier. « J’ai toujours essayé de ne pas être esclave de ce que le monde pense, dit-il. Mais cette reconnaissance, ça ne me décourage pas [à continuer], disons ! » Il ne s’agit donc que du début pour Hubert Lenoir ? « Fuck yeah, c’est juste le début. »

La vague d’émotions d’Ariane Roy

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Ariane Roy et son Félix

En début de cérémonie, Ariane Roy émerge de la salle dans sa robe blanche et ses hautes bottes noires à saveur eighties, son premier Félix dans les mains, pour la révélation de l’année. L’artiste paraît très posée, mais une certaine exaltation demeure évidente sur son visage. « Je ne m’attendais pas à ce que, si ça arrive que je gagne, je sois envahie par tant d’émotions », nous confie-t-elle dans le couloir vers la salle de presse, où tous les gagnants vont prendre la pose et donner des entrevues. « Je me sens super émue en ce moment, plus que je pensais. »

La chanson spéciale de FouKi et Jay Scøtt

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Poolboy, Jay Scøtt, Pops, QuietMike et FouKi à leur sortie de la salle

« Chaque chanson, c’est ton bébé et tu l’aimes, mais tu ne sais pas ce que les gens vont en penser. Tu peux avoir une idée, mais ce n’est pas toi qui décides », nous dit FouKi après avoir reçu son Félix. Dans l’entrée de la salle Wilfrid-Pelletier, il est entouré de ses acolytes, Jay Scøtt, QuietMike, Pops et Poolboy, qui ont tous participé à la création de la pièce Copilote, sacrée chanson de l’année. Savaient-ils ce qu’ils avaient entre les mains dès le début en créant cette chanson ? « Notre équipe disait que la chanson avait quelque chose de spécial, dit le réalisateur Pops. Nous, enfermés dans notre bulle de création de l’album, on ne la voyait plus très bien. Mais elle avait quelque chose. »

Une surprise chaque fois pour Roxane Bruneau

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Roxane Bruneau a été félicitée par Julie Snyder à sa sortie du gala.

« Je suis tout le temps étonnée ! Je vais jamais être blasée de ça. » Pour la deuxième année de suite, Roxane Bruneau a remporté le Félix de l’artiste féminine de l’année, un honneur qui la fait encore se pincer aujourd’hui. « Mon public est là ! », lance-t-elle, l’air aussi heureux que fatigué. Les journées de gala comme celle-ci, elle ne mange pas assez. On court lui chercher une collation, mais les choses se bousculent et elle n’a finalement pas le temps pour une bouchée avant d’aller se faire prendre en photo avec son Félix. Le ventre vide mais le cœur plein, Roxane Bruneau se dit « blessed ». « De revoir les salles pleines, les gens pas de masque qui chantent les tounes, tout le monde ici à soir… Je ne peux pas rêver mieux. »

Laura Niquay et la musique qui rassemble

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Laura Niquay et son Félix

« [Ce prix Félix], c’est la reconnaissance de la présence et de l’évolution de la musique autochtone. » Cela ne fait que trois ans que la catégorie du meilleur artiste autochtone existe. Pour Laura Niquay, ce trophée qu’elle vient de recevoir représente « le partage de la culture, du savoir et de la langue » autochtones. L’auteure-compositrice-interprète émane le calme et la douceur. Elle se prête volontiers au jeu des photos et des entrevues. D’une voix presque chuchotée, avant de rejoindre la horde de journalistes qui l’attend en salle de presse, elle nous dit : « L’important, c’est de faire de la musique ensemble. C’est rassembleur. »