Avec Cracker Island, Gorillaz fait paraître un huitième album, son troisième en trois ans. De nouveau, on y trouve des collaborations de prestige, dont Thundercat, Stevie Nicks, Beck, Bad Bunny, Tame Impala. Comme à l’habitude, on y trouve aussi des morceaux entraînants réalisés à la perfection. Malheureusement, Gorillaz ne se réinvente aucunement et tombe dans une ennuyeuse redondance.

Tant qu’à être aussi prolifique, il aurait été bien plus pertinent de nous arriver avec du matériel qui vaille la peine. Cracker Island n’en est pas complètement dénué, mais rares sont les moments où l’on a l’impression que l’écoute vaut particulièrement le coup. Certaines pièces semblent être les pistes écartées de la sélection pour des albums précédents. C’est à ce point répétitif.

Ce n’est pas toujours un défaut, l’unicité est une bonne chose pour bien des artistes, mais dans ce cas-ci, c’est bel et bien un reproche : Gorillaz sonne beaucoup trop comme Gorillaz. La touche si distincte de son rock alternatif et électro, funky et hip-hop à la fois, se retrouve quelque peu diluée dans ces morceaux qui n’apportent rien de nouveau. Les admirateurs du groupe seront probablement heureux de recevoir de nouvelles pièces qui ne les dérouteront aucunement. Mais, objectivement, Cracker Island est un album dont on aurait probablement pu se passer, qui ne fait aucun remous.

Cela dit, aucun des dix morceaux qui constituent l’album n’est en soi mauvais. Au contraire. La pièce titre, avec Thundercat, est un exemple de ce que Gorillaz fait de mieux. L’entraînante New Gold, avec Tame Impala et Bootie Brown, mélange habilement les genres, tout comme Oil, amenant une touche rock grâce à la présence de Stevie Nicks.

Tormenta, en collaboration Bad Bunny, est une des seules pièces qui se démarquent du lot. La raison est simple : elle ne sonne pas vraiment comme une collaboration, simplement comme une bonne chanson reggaeton de Bad Bunny.

Une note plus positive, pour conclure : Damon Albarn, le musicien derrière le projet Gorillaz, est un génie. Lorsqu’arrivera le prochain album du groupe, nous serons à l’écoute, confiant que des compositions de grande qualité risquent de nous tomber dessus. Espérons seulement qu’Albarn, d’ici là, aura saisi qu’il y a une limite à l’utilisation répétitive de la même recette, aussi délicieuse soit-elle.

Cracker Island

Alternatif

Cracker Island

Gorillaz

Parlophone

6,5/10