(New York) Le groupe contestataire punk et féministe russe, Pussy Riot, va être distingué en mai aux États-Unis par un prix honorant l’esprit de résistance grâce à la musique, notamment contre la guerre de la Russie en Ukraine, ont annoncé jeudi les organisateurs.

Le 6 mai, elles recevront la distinction « Woody Guthrie », du nom d’un chanteur et compositeur américain de folk (1912-1967) considéré comme un musicien de gauche, classé parfois socialiste, révolutionnaire voire anarchiste, et qui défendait les plus pauvres et les opprimés.

Les derniers récipiendaires de ce prix sont Bruce Springsteen, Joan Baez et Pete Seeger.

« Dans l’esprit de Woody, je crois qu’il aurait aimé le message anti-fasciste des Pussy Riot », a déclaré une des membres, Nadejda Tolokonnikova, dans un message transmis à l’AFP par leur agent.

« Nous ne jouons pas vraiment du folk mais pas non plus réellement du punk. Nous ne faisons que crier et manifester aussi fort que possible et espérons montrer aux autres qu’ils peuvent faire pareil », a poursuivi l’artiste contestataire.

Elle et Maria Aliokhina se verront remettre le prix lors du dixième anniversaire du Woody Guthrie Center, à Tulsa dans l’Oklahoma, après quoi elles devraient se produire sur scène, selon les organisateurs.

« Les artistes qui, comme Woody Guthrie, ont le courage de leurs convictions, il n’y en a pas actuellement qui le méritent autant que les Pussy Riot, » a salué dans un communiqué Cady Shaw, à la tête du Woody Guthrie Center.

En mai dernier, des membres des Pussy Riot avaient démarré à Berlin une série de concerts pour dénoncer la guerre en Ukraine et le régime du président russe Vladimir Poutine.

Maria Aliokhina, sous la menace d’une peine de prison en Russie, avait pu quitter clandestinement le pays, déguisée en livreuse de repas, et rejoindre le concert.

Ce groupe punk féministe est devenu célèbre après une performance jugée scandaleuse à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en 2012. Des jeunes femmes avaient chanté une « prière » punk demandant à la vierge Marie de « chasser » Vladimir Poutine. Trois d’entre elles, dont Maria Aliokhina, avaient été condamnées pour des actes jugés blasphématoires à des peines de deux ans de détention dans un camp.

Nadejda Tolokonnikova et Maria Aliokhina avaient été libérées en décembre 2013.

Depuis, les Pussy Riot n’ont cessé de dénoncer « le totalitarisme » en Russie.