Nadia Tolokonnikova, fondatrice du collectif Pussy Riot, se retrouve sur la liste des criminels les plus recherchés en Russie.

Selon plusieurs sources citées par Mediazona, site indépendant d’actualités judiciaires mis sur pied par Pussy Riot pour contrecarrer l’atteinte à la liberté de la presse en Russie, le nom de la musicienne et activiste de 33 ans se retrouve dans la banque de données du ministère de l’Intérieur russe en compagnie d’autres personnes sur qui pèsent des accusations pour des crimes non spécifiés. Selon un communiqué publié par le groupe ce mercredi et repris par le site Decrypt, on reprocherait à Nadia Tolokonnikova la création en 2021 d’un NFT dépeignant la Vierge Marie et qui « porterait préjudice au sentiment religieux » de la population russe.

Tolokonnikova, qui critique ouvertement le président russe Vladimir Poutine — son groupe a notamment dévoilé en janvier un court métrage intitulé Putin’s Ashes — avait été condamnée à deux ans de prison en 2011 en compagnie de Maria Alyokhina, une autre membre de Pussy Riot. Les deux femmes avaient été reconnues coupables de « hooliganisme motivé par la haine ou l’hostilité religieuse » après un spectacle controversé à l’intérieur de la cathédrale du Christ sauveur, à Moscou.

Le groupe a néanmoins poursuivi ses actions contre le pouvoir russe, notamment en créant un NFT du drapeau ukrainien qui avait permis de récolter 7 millions de dollars deux jours seulement après le début de l’invasion russe en Ukraine.

Par ailleurs, les membres de Pussy Riot recevront le 6 mai prochain à Tulsa, en Oklahoma, le prix Woody Guthrie, qui illustre « l’esprit et l’œuvre de Guthrie en parlant au nom des moins fortunés par le biais de la musique, le cinéma, la littérature, la danse ou d’autres formes d’art et en faisant preuve de force pour le changement social ». Le groupe, dont la plupart des membres ont fui la Russie, présentera pour la première fois en sol américain son spectacle multimédia Riot Days.