Le groupe montréalais Milanku propose un album qui plaira aux amateurs de rock lourd, à ceux qui recherchent le travail sérieux derrière une démarche sincère.

Appel à tous les amateurs de post-rock métallisé, à tous ceux qui aiment la construction lente de pièces longilignes et à tous les amoureux de crescendo et d’harmonies discordantes : le groupe montréalais Milanku fera rayonner votre printemps musical.

Les cinq pièces réunies sous le titre d’À l’aube, quatrième essai du quintette, permettent d’entendre le sérieux musical des gars. 

Déjà, Le dogme du simulacre, charismatique pièce d’intro de Mouvement du non-être & mouvement du non-vivant, paru en 2018, avait attiré notre oreille vers ce groupe d’ici qui profite, disons-le, d’une lente pousse à l’ombre du géant Godspeed You ! Black Emperor, autre regroupement montréalais qui, lui est maître sur les planches internationales – soyons chauvin !

À l’ombre donc de ce géant du genre, Milanku a peaufiné à son rythme son approche, et a accroché aux cris – poussés principalement par Guillaume Chamberland – et aux guitares grasses et stridentes des arrangements mélodieux, harmoniques, lentement construits. 

Et voilà que s’élève aujourd’hui À l’aube, un album mature, un brûlot aux messages appuyés bien construits (« La peur/Vers le grand vide/Devient l’essence même/De la grande tristesse », sur la pièce d’ouverture, À l’aube ; de leurs silences), mais malheureusement peu audibles ; le mur du son Milanku ne permet pas l’écoute attentive des textes. Oui, on aurait aimé entendre et comprendre les paroles criées par Erika Angell (Thus Owl) sur le dernier morceau, À l’aube ; nous sommes disparus, invitée de marque qui féminise ce type musical, apanage surtout du genre masculin.

On retient à la sortie d’À l’aube cette ambiance « godspeedienne », bien sûr, mais aussi cette hargne, cette urgence brutale de se faire entendre chez Milanku. De sortir de l’ombre. Car il a du bon à faire entendre chez cet « autre » groupe de Montréal.

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À l’aube

Post-rock métal

À l’aube

Milanku

Folivora Records

7,5/10