Le chef finlandais Osmo Vänskä ajoute une pierre importante à son intégrale Mahler chez BIS avec une impressionnante Neuvième.

C’est surtout avec ses deux intégrales burinées des symphonies de Sibelius (à Lahti, puis au Minnesota) que le chef de 70 ans s’est fait connaître par le monde musical. Mais son intégrale Mahler en cours avec son ancien orchestre de Minneapolis (il l’a dirigé de 2003 à 2022) est en train de positionner le chef, qui a d’ailleurs dirigé l’Orchestre symphonique de Montréal en septembre passé, comme l’un des grands mahlériens de notre époque.

Sa Quatrième, élue haut la main meilleure version parmi six autres (dont rien de moins que Bernstein/Concertgebouw, Haitink et Abbado/Vienne) dans une écoute à l’aveugle à la Tribune des critiques de disques de France Musique l’automne passé, nous avait fortement impressionné par sa clarté polyphonique et l’art de l’atmosphère distillé par l’interprète et l’orchestre. Seules la Troisième et la Huitième restent à paraître.

En attendant, sa Neuvième de Mahler nous donne amplement à boire et à manger. L’acoustique précise, pas trop réverbérante, du Orchestra Hall de Minneapolis nous permet d’apprécier toutes les qualités instrumentales — les cordes et les cors en particulier — de l’ancien orchestre d’Ormandy, Mitropoulos et Dorati.

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Ce qui différencie Vänskä de ses principaux « concurrents », ce sont ses mouvements lents plutôt allants. Si cela peut se défendre avec le premier, marqué « andante comodo » (allant et confortable), on reste plus dubitatif pour le dernier, demandé « molto adagio » (très lent).

Les deux mouvements centraux sont plus « classiques » dans l’interprétation, énergiques mais avec, toujours, une belle plénitude orchestrale. Le chef finlandais anime la complexe fresque mahlérienne avec doigté et enthousiasme.

Mahler 9

Musique classique

Mahler 9

Orchestre symphonique du Minnesota, Osmo Vänskä

BIS

8,5/10