Patrick Bruel est toujours en mouvement. De passage au Québec, où il a donné deux spectacles, il prépare ceux qu’il présentera à Noël avec Mario Pelchat. L’artiste nous parle aussi de son vin rosé Leos cuvée Augusta, qu’il vient de lancer ici, et de son récent album Encore une fois.

Patrick Bruel a plusieurs passions. Il y a celle pour le soccer depuis tout jeune, mais aussi celle pour le vin. Et c’est pour cette raison qu’il a acquis un domaine en Provence, dans le sud de la France, qu’il a appelé Leos (pour Léon et Oscar, ses deux fils. Il y a développé une huile d’olive de grande qualité, des produits cosmétiques, du miel, de la lavande, et ce rosé Leos cuvée Augusta 2022, en hommage à sa mère.

« C’est la première étape d’une grande histoire. On va sortir le vin blanc et le rouge plus tard, explique-t-il. Ce rosé est arrivé parce qu’il y avait beaucoup de raisins. Alors on s’est associés avec Nicolas Jaboulet, qui est un très grand nom dans le Rhône, et ensemble on a fait un rosé qui caracole à la tête des concours. On vient d’avoir un 91 sur 100 sur Decanter [le magazine britannique de référence mondiale] et on vient de remporter le prix du vin rosé de l’année du Québec élu par le réseau Bacchus. Quelle fierté ! »

C’est beaucoup de travail pour en arriver là. Je suis content, ce rosé bio a l’air de plaire. Il est agréable, fruité, et la bouteille est sublime.

Patrick Bruel

Un 10e album

C’est une année bien remplie pour Patrick Bruel, qui a lancé son 10e album studio, Encore une fois, il y a quelques mois. « Mon meilleur album », lance-t-il. Un disque où il alterne entre des chansons plus intimes et des sujets d’actualité, comme les changements climatiques et le repli sur soi.

Regardez le clip Encore une fois

« Dans On en parle, au rythme hip-hop, c’est une chanson très sociétale où il est question de cet individualisme forcené, des écarts de richesse grandissants et du fait qu’on ne peut plus se permettre de faire comme si de rien n’était. On aura des comptes à rendre à nos enfants et on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas », explique l’auteur-compositeur-interprète. Il évoque aussi L’instit, une chanson sur le métier d’enseignant, fondamental. « C’est celui ou celle qui donne à nos enfants les premières clés pour entrer dans la société, qui apprend, qui donne le goût de la lecture, le goût du libre arbitre, de l’expression, de la liberté. Et en même temps, c’est un clin d’œil à ma mère qui a fait ce métier », dit-il.

Regardez le clip Ce monde-là

Il y a eu aussi, cette année, son retour en Algérie en février, le pays où il est né et qu’il a quitté à 3 ans sans jamais y retourner.

Il fallait que j’écrive cette chanson Je reviens sur mon retour en Algérie, 60 ans plus tard, une chanson qui était un peu comme un passeport pour y aller, sur le pourquoi de ces actes manqués et de n’y être jamais retourné.

Patrick Bruel

« Avec ma mère, nous y sommes allés main dans la main, à la recherche de ses souvenirs et moi, à la recherche de ceux que je n’ai pas eus, ça a été bouleversant, beau, tendre, profond. Nous sommes allés à l’école où elle a enseigné, à la maison où je suis né, puis à Oran, la ville de mon père, et Alger pour clôturer ce voyage plein d’émotions. »

Le temps qui passe

Le temps qui passe est un sujet dont Patrick Bruel parle et qui est un constat difficile à faire. « Ce n’est pas une préoccupation, car on n’y peut rien, mais je pense parfois au fait de ne pas pouvoir être là suffisamment longtemps pour voir tout ce que mes enfants feront et ce qu’ils deviendront. » Justement, un de ses fils, Léon Hesby, qui a changé de nom, tient un rôle dans le film Les promesses, d’Amanda Sthers (sa mère), et se lance dans la chanson avec 1, 2, 3, un premier single, un sujet délicat pour Patrick Bruel.

Même si on le sent très fier, il ne souhaite pas parler de la musique de son fils à sa place. « Vous l’interviewerez ! », dit-il. « Léon écrit, compose, produit, réalise. Il fait ses trucs à lui, il mène sa barque. C’est tout ce que je peux vous dire et c’est à lui de parler de son travail. À travers moi, il connaît une chose : l’importance du travail, de la rigueur et de la persévérance. »

Côté acteur, on verra Patrick Bruel dans une série en 2024. « C’est pour ça que j’ai les cheveux courts, c’est pour une série d’espionnage franco-israélienne sur une des unités les plus secrètes du Mossad. Je vais tourner dès le mois d’août », dit celui qui adore regarder des séries comme Succession, Silo et Le jeu de la dame. « C’est très chronophage. Quand je commence, c’est difficile de m’arrêter ! »

De retour à Montréal en décembre

Ce sera une nouvelle expérience pour le chanteur, celle de participer à un spectacle de chansons de Noël, lui qui se souvient qu’il se déguisait en père Noël pour ses enfants quand ils étaient petits. Parapapam réunira à la salle Wilfrid-Pelletier Patrick Bruel, Mario Pelchat et Vladimir Kornéev, avec 100 musiciens et choristes. « J’ai écouté de très nombreuses chansons de Noël et il y en a de très belles, Petit Papa Noël, Petit garçon, Happy Xmas (War is Over). Ça me donne une excuse de revenir au Québec, l’hiver ! »

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