(Rio de Janeiro) Le chanteur et compositeur brésilien Joao Donato, un des pionniers de la bossa-nova, est décédé lundi à 88 ans à Rio de Janeiro, a annoncé son entourage.

« Aujourd’hui, le paradis des compositeurs s’est réveillé plus heureux : Joao Donato est allé y jouer ses magnifiques mélodies », peut-on lire dans un communiqué publié sur le compte Instagram officiel du musicien.

La cause du décès n’a pas été précisée dans le communiqué, mais il avait été hospitalisé récemment pour une pneumonie et était intubé depuis la semaine dernière, selon les médias locaux.

Chanteur, compositeur, pianiste, accordéoniste et arrangeur musical, Joao Donato était moins dans la lumière que d’autres icônes comme Joao Gilberto ou Tom Jobim, mais il était une référence pour un grand nombre d’artistes brésiliens.

La veillée funèbre aura lieu au Théâtre municipal de Rio de Janeiro, ville où il a grandi, après avoir déménagé enfant avec sa famille depuis sa ville natale de Rio Branco, dans l’État amazonien d’Acre.  

C’est à Rio qu’il a débuté sa carrière musicale, devenant une figure de la bossa-nova, genre musical qui a révolutionné la musique brésilienne à la fin des années 50, en lui donnant une audience mondiale.

Il est l’auteur de compositions légendaires, comme Minha saudade (1962) avec Joao Gilberto, le chanteur et guitariste emblématique de la bossa nova, décédé en 2019.

Son premier disque, Cha Dançante (1956), avec son groupe Joao Donato e seu Conjunto, a été produit par Tom Jobim.

Artiste polyvalent, Joao Donato n’a jamais voulu s’enfermer dans un seul genre musical.

« Je ne suis pas bossa-nova, samba, jazz, rumba ou forró. En fait, je suis tout ça à la fois », avait-il déclaré en 2014, dans un entretien au quotidien O Globo.

Son talent a été reconnu dans le monde entier, avec de nombreuses tournées internationales, et il a vécu une dizaine d’années aux États-Unis.

« C’était un des génies de la musique brésilienne. Nous avons perdu aujourd’hui un des nos meilleurs compositeurs, l’un des plus créatifs […], qui a marqué l’histoire de la musique de notre pays avec ses compositions qui ont parcouru le monde », a réagi sur Twitter le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

En juin, le Brésil avait déjà perdu une autre icône de la bossa-nova, Astrud Gilberto, l’interprète de Girl from Ipanema.