Voici les nouveautés musicales qui ont retenu notre attention en juillet.

Johnathan Blake, Passage

Le Festival de jazz de Montréal est terminé, certes, mais nos oreilles en redemandent. Voilà que l’on découvre cette pièce du batteur-percussionniste américain. Neuf minutes où les changements de tempo et les interconnexions complexes entre les sonorités – pensez au travail du grand Kamasi Washington – se font entendre, se développent et s’enrichissent. L’héritage jazz de Johnathan – fils du violoncelliste John Blake Jr. – est bien audible, lui qui privilégie la construction d’un air commun entre les musiciens qui œuvrent en sa compagnie au sein du groupe Pentad. Vibraphone, piano, saxo alto, contrebasse et, bien sûr, batterie sont au menu de la pièce structurée qui laisse l’improvisation de côté. Cette composition annonce la sortie d’un deuxième opus sous l’étiquette Blue Note, à la mi-août.

Philippe Beauchemin, La Presse

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Taxi Girls, Sunshine

PHOTO JOCELYN GAGNÉ, FOURNIE PAR LE GROUPE

Taxi Girls

Cherchez le garçon. Les amateurs de soirées de danse en français se souviendront du vénéneux tube romantico-new-wave de Taxi Girl, la formation française que dirigeait le regretté Daniel Darc. Vous le chercherez longtemps, le garçon, au sein de Taxi Girls (avec un « s », cette fois-ci), nouveau trio montréalais tout droit sorti du Rock’n’Roll High School des Ramones, qui lançait récemment son premier EP, Coming Up Roses. D’une durée de 1 minute 24 secondes, l’effrénée Sunshine leur vaudrait à elle seule toutes les fleurs du monde, tant le brûlot répond à une formule aussi irréfutable que jubilatoire : une entêtante mélodie boule de gomme, des harmonies souriantes et un rythme blitzkrieg. Comme quoi le minimalisme demeure le plus efficace des maximalismes. Hey ho, let’s go !

Dominic Tardif, La Presse

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Killjei, Phone Home

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, LA PRESSE

Killjei

Il y a une semaine, le rappeur montréalais Killjei a lancé Endworld, son premier album sous ce nom depuis qu’il a abandonné celui de Jei Bandit. L’artiste de 28 ans, qui enregistre depuis 2015, a beaucoup expérimenté au fil des années et cette exploration des styles s’entend sur Endworld. À la manière de Kanye West, il a recruté plusieurs collaborateurs pour concrétiser sa vision créative qu’il a entièrement orchestrée. La base est trap, mais l’œuvre est empreinte de jazz, d’alternatif, d’électro et de R & B. Il y a une profondeur et un raffinement que l’on n’observe que chez les plus grands du genre. Sur la pièce Phone Home, Killjei est accompagné du rappeur de Québec Lewis Dice. Les deux rebondissent sur un beat planant qui évolue pendant les deux minutes du morceau. Nous reparlerons bientôt de Killjei, qui se prépare à amener Endworld sur scène.

Pascal LeBlanc, La Presse

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Le Couleur, Autobahn

PHOTO FOURNIE PAR LISBON LUX RECORDS

Le trio Le Couleur

Typique chanson estivale que celle offerte par le trio montréalais Le Couleur. Et avec ce titre… osons dire qu’il est facile de s’imaginer fonçant sur une route déserte, les fenêtres baissées et la musique à fond. Une musique très pop synthétisée, par ailleurs, mais où l’on perçoit également l’amour pour la guitare et les percussions. Heureux mélange donc de dance, de disco et d’alternatif. Et ce texte dicté par la voix de Laurence G-Do racontant les derniers moments d’une certaine Barbara au volant de sa voiture, avant un accident fatal à vive allure. Oui, c’est tout ça à la fois, Autobahn.

Philippe Beauchemin, La Presse

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Loud et Ya Cetidon, Rien à faire

PHOTO DIDIER CHARRETTE, FOURNIE PAR JOY RIDE

Ya Cetidon et Loud

Lors de son spectacle aux Francos, Loud a fait monter plusieurs invités sur scène. Ya Cetidon était l’un d’entre eux. Peu des milliers de festivaliers le connaissaient, mais ils ont été immédiatement charmés par ce Québécois d’origine congolaise résidant maintenant à Laval, qui a interprété la très rythmée Toi-même tu sais avec le rappeur montréalais. Le « coup de cœur artistique et humain entre les deux artistes » a donné naissance à une autre chanson : Rien à faire, qui est encore plus accrocheuse. Les deux morceaux sont réunis dans un clip et un mini-EP, Double Feature, produit par A. C., Ajust, Realmind, Ruffsound, Tim Buron et Traxx Like A Ninja.

Pascal LeBlanc, La Presse

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Yseult, Perdue

PHOTO FOURNIE PAR BONSOUND

La chanteuse Yseult

L’auteure-compositrice-interprète française Yseult amorce un nouveau chapitre avec la parution de la pièce Perdue, une chanson déchirante qui annonce de belles choses à venir. La Révélation de l’année des Victoires de la musique 2021 s’était faite très discrète après avoir annulé sa tournée pour mieux prendre soin d’elle-même. Mais son retour se dessine depuis quelque temps et Yseult frappe fort avec ce morceau de rupture piano-voix, enrobé de magnifiques arrangements de cordes, où elle chante ses au revoir à quelqu’un qu’elle a aimé. Si on ne sait pas encore ce que la chanteuse française nous réserve pour la suite, on se réjouit de son retour avec cette pièce qui réaffirme tout son talent.

Marissa Groguhé, La Presse

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Joue le jeu, de Jade Above

PHOTO ABDELHAK ALICHE, FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Jade Above

Le chanteur algéro-canadien Jade Above, qui se qualifie d’« éternel malheureux », a fait récemment paraître son nouveau simple, Joue le jeu. Il y aborde son dur cheminement vers ses rêves, semé d’embûches, mais qui l’a aussi rendu plus fort et confiant. La chanson débute par une introduction de Rita Baga, qui met la table pour une pièce dansante, entièrement écrite et réalisée par l’auteur-compositeur-interprète. Avec cette nouvelle parution, Jade Above met en place une nouvelle ère pour son attrayante musique pop et R&B.

Marissa Groguhé, La Presse

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Aire de plastique, de Bon Enfant

PHOTO CAMILLE GLADU DROUIN, FOURNIE PAR LE GROUPE

Bon Enfant

Le groupe Bon Enfant vient de lancer son dernier simple Aire de plastique, juste à temps pour sa grande tournée européenne à venir. Gagnante du Félix du groupe rock de l’année l’an dernier, la formation présente une pièce aux accents pop parfaitement estivale et festive. Sur des airs de piano aux « consonances fatboyslimesques », Aire de plastique est une ode à la vie qui parle du cadeau que l’on se fait lorsque l’on se permet d’atteindre un état d’esprit plus libre. Tapages de mains et de pieds donnent la cadence, tandis que la meneuse Daphnée Brissette chante « Dans mon aire de plastique / Une force libre et magnétique / C’est un état d’esprit / Étrange et magnifique ». Une pièce entraînante, à écouter en boucle.

Marissa Groguhé, La Presse

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War Dogs, de Ransom et Nicholas Craven

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @NICHOLASCRAVEN819

Nicholas Craven et Ransom

Tirée du quatrième volet de la série Directors Cut du rappeur américain Ransom et du producteur québécois Nicholas Craven, War Dogs est une pièce qui démontre une fois de plus l’excellente chimie du duo. On pourrait qualifier Ransom de MC pédagogue tellement sa technique commande l’attention. Sa diction impeccable et ses phrases brillamment construites sont magnifiées par un beat sans percussion de Craven. Le puissant échantillon de voix est amplement suffisant pour rythmer la chanson qui bénéficie d’un couplet de la rappeuse Che Noir. Habituée des collaborations avec Ransom, elle livre une des meilleures lignes du morceau : « Rappers think it’s they time, I’m like a reschedule to ’em ».

Pascal LeBlanc, La Presse

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