S’il n’était pas encore clair que Montréal pouvait être une ville de country, le festival Lasso vient de clore le débat. Plus importante en matière de billets vendus, mais toujours aussi représentative de l’esprit country, la première journée de la deuxième édition est de bon augure pour la suite.
Chargé de clore le premier soir, le chanteur vedette Kane Brown a mis le new country à l’honneur. Chaudement accueilli par des milliers de voix, le natif du Tennessee a habilement mélangé la pop et le hip-hop au country pour offrir tout un spectacle.
Les fans accoudées aux barrières avant – majoritairement féminines — étaient manifestement venues pour Kane Brown, et elles ont été récompensées avec des chansons qu’elles connaissaient de A à Z. Au milieu des flammes, la tête d’affiche avait visiblement du plaisir sur scène.
Ses morceaux les plus populaires, comme Heaven, One Thing Right, Be Like That ou Thank God, ont déclenché une vague d’engouement assez exceptionnelle. Sa femme, la chanteuse Katelyne Brown a par ailleurs fait une apparition surprise lors de cette dernière chanson.
Jake Owen, armé d’un sourire charmeur, d’une assurance naturelle et d’un blouson coloré, a été sublime. Pendant que la nuit tombait, l’avant-dernier artiste à monter sur scène l’a fait en brillant autant que les étoiles. Le Floridien a quitté son micro comme un roi, devant une foule qui l’acclamait.
Globalement, ce qui était vrai en 2022 a continué de l’être cette année. L’aura qui flottait au parc Jean-Drapeau vendredi se distinguait nettement de celle des festivals montréalais précédents.
« Lasso, c’est beaucoup plus simple comme festival. Les artistes et la foule sont vraiment easy going », relate Audray Johnson, gestionnaire de projet pour Lasso. « Ça fait vraiment partie de la culture country, l’espèce de “ laid back, je prends une bière, j’ai du plaisir ”. Cette différence, on la sent vraiment à tous les niveaux. C’est comme un vent de fraîcheur. »
Environ 50 000 billets ont été vendus pour les deux journées, ce qui constitue une augmentation considérable par rapport aux 35 000 festivaliers recensés l’an dernier.
« Les gens sont vraiment au rendez-vous et sont très enthousiastes. Notre objectif était de continuer de grossir, mais là, on a dépassé nos objectifs. […] On essaie de faire un festival qui est à l’image de notre ville. On veut que ce soit représentatif, diversifié. »
La beauté du country, c’est que ça rejoint vraiment des gens de toutes les sphères. Tu as des gens de 18 ans qui tripent, mais aussi des gens de 50 ans qui viennent et qui s’installent avec leurs chaises.
Audray Johnson, gestionnaire de projet pour Lasso
Esprit country
En après-midi, les festivaliers commençaient à s’installer sur les lieux. Chapeaux de cow-boy, chemises à carreaux, bottes de cuir, jeans et accessoires typiques qui se marient avec le reste… Des groupes s’attablaient sur la colline, d’autres se prenaient en photo devant les grandes lettres du nom de Lasso.
Puis, en soirée, lorsque le soleil est allé se cacher derrière les nuages, la température a commencé à se refroidir. La chaleur réconfortante de la voix de Gabby Barrett, qui a notamment interprété du Dolly Parton, a largement compensé.
À la première édition, l’organisation de Lasso a remarqué que de nombreux spectateurs se mettaient « spontanément » à faire de la danse en ligne. C’est pourquoi les têtes dirigeantes ont ajouté une tente spécialement à cet effet, près de la scène secondaire du Ranch.
« Ça fonctionne à fond », lance en souriant Audray Johnson. En fait, il était difficile de ne pas se sentir quelque part dans le sud des États-Unis, en regardant des bottes et des sourires s’agiter avec un synchronisme calculé.
Lasso, c’est une communauté qui partage souvent les mêmes racines et qui apprécie la même musique. Ce sont des fans de country qui ont enfin leur évènement d’envergure pour le célébrer au Québec, et qui continueront sans doute de répondre à l’appel.
En poursuivant sur cette lancée, Lasso s’imposera sans aucun problème comme grande force tranquille dans l’écosystème des festivals musicaux de la métropole, d’ici quelques années. Et certains pourraient faire valoir que c’est déjà le cas.
Si on avait à les résumer, quelles sont les espérances pour cette deuxième édition et ce qui en découlera ?
« Qu’il continue de faire beau, que les shows se passent bien, que les gens aient du fun et que les artistes aient une belle expérience, répond Audray Johnson. Que le mot continue de se passer, qu’on puisse revenir une troisième année avec une édition encore aussi positive. »
La tenue de la troisième édition est déjà confirmée. Pour la suite, la vision est à long terme. « C’est le but. On a le potentiel pour que ça grossisse énormément, que ça devienne un festival qui fait partie de la culture montréalaise et de la culture country dans l’esprit des gens. »