Les mélomanes montréalais ne manqueront pas de moments d’émotion la saison prochaine avec de grandes partitions symphoniques, un chef-d’œuvre opératique et des récitals et concerts par des virtuoses d’ici et d’ailleurs. Regard sur quelques points culminants de l’automne classique.

Tsunami slave à l’OSM

Rafael Payare, qui nous a habitués à de grandes symphonies en ouverture de saison de l’OSM avec la Deuxième de Mahler l’an passé et la Cinquième de Chostakovitch en 2021, nous arrive maintenant avec… un ballet et une messe ! Mais pas n’importe lesquels. Le chef vénézuélien entamera les soirées des 12 au 14 septembre avec la monumentale et rare – à Montréal en tout cas – Messe glagolitique de Janáček, une luxuriante fresque chorale tchèque enregistrée il y a 30 ans avec Charles Dutoit. Puis ce sera le choc Stravinsky, avec le fulgurant Sacre du printemps. On ne voudra pas manquer ça !

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Débuts de Nicolas Ellis à l’Opéra de Montréal

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le chef d’orchestre Nicolas Ellis

La publicité de l’Opéra de Montréal pour sa nouvelle production des Noces de Figaro de Mozart (23 septembre au 1er octobre) a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux. Il reste à voir si le spectacle aura autant de piquant. Prévu originalement en mai 2020, il conserve à peu près la même affiche, composée essentiellement de jeunes chanteurs canadiens (sauf le Croate Leon Košavić dans le rôle-titre), dont beaucoup sont issus de l’Atelier lyrique. On ira pour entendre les débuts dans la fosse de l’OdM de Nicolas Ellis et jauger la production de cette « folle journée » importée des États-Unis.

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Retour d’un quatuor d’élite à la salle Bourgie

PHOTO FOURNIE PAR LE QUATUOR

Le Quatuor Dover

Il nous avait coupé le souffle lors de son concert à la salle Bourgie à l’automne 2021, nous faisant écrire que « les quatuors qui jouent de nos jours avec une telle qualité technique doivent se compter sur les doigts d’une main ». Le Quatuor Dover, formé en 2008 au Curtis Institute de Philadelphie, où il est dorénavant en résidence, est de retour le 27 septembre, avec cette fois l’honneur d’inaugurer la nouvelle saison de l’organisme. Il interprétera non pas un programme romantique allemand comme la dernière fois, mais des œuvres de Haydn, Chostakovitch et Price.

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Prodiges pianistiques à Arion

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Mathieu Lussier

Parmi nos récentes recommandations discographiques figurent un excellent premier disque de la pianiste québécoise Élisabeth Pion, mais aussi une intégrale des œuvres pour piano solo de la passionnante compositrice française Hélène de Montgeroult (1764-1836). Le chemin des deux musiciennes convergera du 6 au 8 octobre à la salle Bourgie en complicité avec Arion Orchestre Baroque et son chef Mathieu Lussier. Ce dernier a eu la bonne idée de combiner la musique de Montgeroult avec celle de son illustre contemporain Mozart. On entendra de chacun une œuvre symphonique et un concerto pour piano (dont le bouleversant Concerto no 24 en do mineur du second).

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Un virtuose de l’orgue à Westmount

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’ARTISTE

Nathan Laube

Un nom mérite particulièrement d’être retenu dans la programmation du Grand Festival d’orgue 2023 organisé par le Concours international d’orgue du Canada du 30 septembre au 29 octobre : celui de l’États-Unien Nathan Laube. À 35 ans, le professeur à la Eastman School of Music à Rochester est l’un des plus importants talents du monde de l’orgue, alliant une virtuosité sans faille à une authentique poésie de l’expression. Le 22 octobre, l’artiste interprétera une sélection d’œuvres essentiellement baroques allemandes (Bach, Buxtehude, Bruhns, en plus de Vivaldi et Hindemith) sur le splendide orgue de trois claviers de Wilhelm de l’église anglicane St. Matthias de Westmount.

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Nézet-Séguin ressort la Septième de Chostakovitch

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séguin

On a entendu plus d’une fois les symphonies nos 5, 8 et 10 de Chostakovitch ces dernières années, mais sa grande Septième, écrite en 1941 à Saint-Pétersbourg sous le feu allemand (d’où son surnom « Leningrad », nom soviétique de la ville), se fait plus rare aux programmes de nos orchestres. Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain la reprennent les 17 et 18 novembre, cinq ans après l’avoir portée en triomphe au Festival de Lanaudière. En première partie, la violoniste espagnole Maria Dueñas, nouvelle coqueluche de Deutsche Grammophon à seulement 20 ans, jouera le Concerto pour violon du Norvégien Johan Halvorsen, retrouvé récemment plus d’un siècle après sa création.

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Kaléidoscope messiaenesque à l’OSM

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE L’ARTISTE

Le pianiste Jean-Yves Thibaudet

La Turangalîla-Symphonie de Messiaen : c’est un des jalons du répertoire symphonique du XXsiècle, et Montréal a eu la chance de l’entendre à deux reprises durant l’ère Nagano, dont c’était le répertoire de prédilection. Il sera d’autant plus intéressant d’entendre son successeur Rafael Payare, dont on ne soupçonnait pas d’affinités particulières avec le compositeur français, présenter sa conception de l’œuvre les 5 et 6 décembre. Le pianiste français Jean-Yves Thibaudet tiendra l’importante partie de piano dans cette partition stellaire gorgée de beauté.

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