On espérait que le nouveau disque d’Olivia Rodrigo serait aussi bon que le premier. Verdict ? Mission réussie.

On savait qu’elle avait vieilli. Qu’elle n’écrirait pas indéfiniment sur les tribulations de l’adolescence comme elle seule en maîtrisait l’art. Mais voilà, on espérait quand même que ce nouvel opus d’Olivia Rodrigo ne s’éloignerait pas trop de son excellent premier album. Verdict : sorti vendredi, guts est aussi bon que son précurseur, sour.

Deux ans après avoir été propulsée au sommet de la planète pop à l’âge de 18 ans, Olivia Rodrigo prouve qu’elle n’a rien perdu de son talent de conteuse, bien au contraire. Seule différence : ses tourments ne sont plus ceux d’une adolescente dont l’ennemi juré prenait la forme d’un stationnement en parallèle, mais ceux d’une jeune femme au seuil de la vie adulte qu’elle raconte avec tout autant de justesse.

On pense d’emblée à teenage dream qui clôt l’album, une ballade en crescendo comme Olivia Rodrigo a maintes fois prouvé qu’elle en avait la recette. « Got your whole life ahead of you, you’re only nineteen/But I fear that they already got all the best parts of me », chante-t-elle.

Sur la forme, on reconnaît avec enthousiasme certains éléments de son dernier album, dont les refrains explosifs qui rappellent le son pop-punk du début du millénaire.

Un de nos coups de cœur, ballad of a homeschooled girl, illustre tout ce qui fait la marque de l’autrice-compositrice-interprète de 20 ans. Une mélodie accrocheuse – l’opus compte sans surprise son lot de vers d’oreille –, une guitare saturée qui fait inconsciemment bouger la tête, sans oublier un texte imagé, parfois désordonné, et teinté d’humour. « Everything I do is tragic/Every guy I like is gay/The morning after I panic/Oh, God, what did I say », chante-t-elle.

On l’a évoqué, mais l’une des grandes forces d’Olivia Rodrigo réside dans sa capacité à raconter une histoire à son auditoire avec un sens du détail qui n’est pas éloigné de celui de Taylor Swift. Cela s’entend particulièrement sur get him back !, un hymne à la revanche qu’il faut écouter à plein volume. « I wanna kiss his face with an uppercut/I wanna meet his mom and tell her her son sucks », récite-t-elle.

C’était un album attendu avec impatience, oui, mais aussi avec appréhension, car on l’espérait aussi bon que le premier. Ne reste plus qu’à voir s’il connaîtra un succès aussi fracassant que ce dernier. Notre pari : oui.

Extrait de ballad of a homeschooled girl

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guts

Pop punk

guts

Olivia Rodrigo

Geffen Records

8,5/10