Vous salivez à l’idée d’un toast à l’avocat sur une plage du Mexique ? Vous adorez regarder Autant en emporte le vent dans votre loft aux couleurs pastel ? L’Orchestre Métropolitain a des concerts à vous proposer. Par ici le guide.

Il est parfois difficile pour le néophyte qui ne connaît guère plus que la Petite musique de nuit ou l’Hymne à la joie de trouver chaussure à son pied dans la pléthore de concerts classiques à l’affiche. Une symphonie de Sibelius, un concerto de Prokofiev, un poème symphonique de Strauss, ça mange quoi en hiver ?

« Moi, quand j’ouvre une brochure de saison, je n’entends pas les symphonies dans mes oreilles », avoue Véronique Allard, nouvelle directrice, marketing, communications et ventes, de la formation dirigée par Yannick Nézet-Séguin.

« L’Orchestre Métropolitain cherchait vraiment quelqu’un qui représente le 96 % de la population pour qui la musique symphonique, ça demeure plutôt mystérieux ou peu accessible », précise celle qui est entrée en poste il y a tout juste quatre mois.

Une de ses premières idées : un test de personnalité symphonique destiné à aiguiller les nouveaux spectateurs.

Nous, on dit : “fais un test, parle-nous de ce que tu aimes”. C’est loin d’être un diagnostic, on s’amuse. C’est vraiment dans l’esprit OM.

Véronique Allard, directrice, marketing, communications et ventes de l’OM

« Ça se veut fun, ludique, léger. On en voit plein sur nos réseaux sociaux, du genre “Si vous étiez une princesse Disney, laquelle seriez-vous ?” », poursuit-elle en riant.

Recommandation personnalisée

Après avoir répondu à une dizaine de questions à choix multiples sur ses goûts en matière, par exemple, de cuisine, d’arts visuels, de décoration ou de voyage, l’aspirant mélomane se voit assigner l’une des cinq personnalités : passionnée, intemporelle, curieuse, énergique ou sereine.

Sans surprise, Yannick Nézet-Séguin, qui a essayé le test en avant-première, est une personnalité « énergique ». On lui signifie qu’avec lui, « il faut que ça bouge » et qu’il n’est « pas trop porté sur les activités méditatives ». Il sera donc porté vers les concerts correspondants, comme celui – qui convient aussi à la personnalité « curieuse » – du 1er au 3 novembre, « Mille tambours », qui inclut un concerto pour percussions d’Eötvös et This Midnight Hour, une œuvre de la compositrice britannique contemporaine Anna Clyne décrite comme « une nuit de course folle » qui « ne fait pas attention aux voisins ».

L’auteur de ces lignes, une personnalité apparemment « intemporelle » chérissant « l’indémodable, ce qui traverse le temps et les époques sans jamais se faner ou se déprécier », se voit de son côté assigner le Messie de Haendel (19 et 20 décembre) et la Sixième symphonie de Mahler (16 juin), œuvre qui convient aussi aux sereins et aux passionnés !

Véronique Allard espère que cette initiative sans prétention scientifique saura convaincre les mélomanes qui s’ignorent. « Considérant les temps qu’on vit actuellement avec l’inflation, quand on a un consommateur qui décide d’investir dans un billet de concert, qui prend une chance et vient s’asseoir à la Maison symphonique assister à un concert de l’OM, si ça lui plaît pas, ça va nous demander beaucoup d’énergie pour le convaincre de réessayer une seconde fois », explique la spécialiste, qui est convaincue que chacun peut trouver son compte dans la programmation de l’orchestre.

« C’est toujours drôle d’entendre des gens dire qu’ils n’aiment pas la musique symphonique, témoigne-t-elle. C’est un peu comme dire qu’on n’aime pas aller au restaurant ou au cinéma. Tu peux ne pas aimer la science-fiction, mais être un fan de documentaires ou de comédies romantiques. Mais tu ne peux pas ne pas aimer le cinéma. C’est un peu la même chose avec la musique symphonique. Ça se peut pas ne pas aimer la musique symphonique ! »

Essayez le test de personnalité symphonique