(New York) Deux autres femmes se sont manifestées pour accuser au civil Sean « Diddy » Combs d’agressions sexuelles, une semaine après que le grand bonze du hip-hop eut réglé à l’amiable une poursuite distincte avec la chanteuse Cassie qui contenait aussi des allégations de viol et d’agression physique.

Les deux nouvelles poursuites au civil ont été déposées jeudi à la veille de l’expiration de l’« Adult Survivors Act », une loi de l’État de New York qui accordait aux victimes d’agressions sexuelles un délai d’un an pour intenter une poursuite au civil, quel que soit le délai de prescription.

Les nouvelles poursuites font état d’agressions sexuelles, de violences physiques et d’administration forcée de drogue – des crimes qui auraient été commis au début des années 1990 par Combs, alors producteur, organisateur de soirées et figure montante de la scène hip-hop new-yorkaise.

L’une des plaignantes, Joi Dickerson, a déclaré qu’elle était une étudiante âgée de 19 ans lorsqu’elle a accepté de rencontrer Combs dans un restaurant de Harlem en 1991. Après leur rendez-vous, Combs l’aurait droguée avant de la ramener à la maison et de la violer, selon le dossier de la poursuite.

Combs aurait filmé l’agression, à l’insu de la femme, et aurait partagé la vidéo avec plusieurs amis de l’industrie musicale, selon la poursuite. Cette publication a plongé Mme Dickerson dans une « spirale descendante », contribuant à une grave dépression qui l’a conduite à l’hôpital et l’a forcée à abandonner ses études, indique la poursuite.

Après l’agression filmée, Mme Dickerson a déclaré qu’elle avait contacté des amis de l’industrie pour leur demander de confirmer l’existence de la vidéo, mais les gens étaient trop « terrifiés à l’idée que Combs use de représailles contre eux ».

Dans une autre poursuite, aussi intentée jeudi, une femme non identifiée accuse Combs et un chanteur de R&B, Aaron Hall, de l’avoir agressée sexuellement, en 1990 ou 1991. Les deux hommes auraient aussi violé son amie le même soir, dans une autre pièce.

Quelques jours plus tard, un Combs « en furie » se serait présenté au domicile des deux femmes pour tenter de les empêcher de parler. Il a ensuite étranglé la plaignante jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse, selon la poursuite.

Quelques années après les agressions présumées, Combs, aujourd’hui âgé de 54 ans, fondait sa propre étiquette, « Bad Boys Records », qui a produit notamment Mary J. Blige et Biggie Smalls. Il est devenu l’un des producteurs les plus influents de l’histoire du hip-hop.

Les deux poursuites font suite à une série distincte d’allégations explosives faites la semaine dernière par Cassie Ventura, qui a soutenu que Combs l’avait soumise à de nombreux abus au cours de leur liaison de plusieurs années qui avait commencé en 2005, alors qu’elle avait 19 ans et lui 37.

Cette poursuite au civil a été réglée un jour après son dépôt, pour un montant non divulgué.