Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’André Gagnon est loin d’être tombé dans l’oubli trois ans après sa mort. Le spectacle Les 4 saisons d’André Gagnon symphonique constitue un hommage mérité au bien-aimé troubadour de Saint-Pacôme.

« J’en fais, des spectacles, dans ma vie, mais celui-là est très cher à mon cœur », lance au bout du fil Kathleen Fortin, qu’on a pu voir dans Unité 9, Demain matin, Montréal m’attend et Belles-sœurs (la comédie musicale).

La chanteuse et comédienne raconte avoir assisté à la première mouture de l’opéra Nelligan d’André Gagnon dans les années 1990, une œuvre dont les spectateurs entendront certains extraits. « J’avais 16 ou 17 ans et je chantais a cappella Le vaisseau d’or un peu partout dans des fêtes. Ce sont des textes, des mélodies qui m’habitent depuis cet âge. Ça m’habite dans mon corps en entier. »

Elle ne savait évidemment pas à cette époque-là qu’elle serait invitée par le compositeur lui-même à incarner la mère du poète en concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal en 2005, rôle qu’elle serait appelée à reprendre par la suite.

On n’était pas intimes, mais on se côtoyait. André était un homme très élégant, très humble, malgré l’immense succès qu’il a eu au niveau planétaire. Il faut le rappeler, c’est une mégavedette en Asie. Encore aujourd’hui, il se vend des milliers d’albums de lui.

Kathleen Fortin, à propos d’André Gagnon

Les 4 saisons d’André Gagnon, un spectacle-hommage réalisé trois ans avant la mort du compositeur à 84 ans, a déjà fait le tour du Québec en version « chambriste » (chant, piano, violon, violoncelle, contrebasse et batterie). La version symphonique n’a été toutefois entendue qu’une fois, aux Concerts populaires de Montréal à l’été 2019.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Kathleen Fortin dans l’opéra Nelligan en janvier 2020

« On avait eu énormément de plaisir, se souvient la comédienne et chanteuse. Le public était ravi. C’est comme organique, c’est comme viscéral, l’amour du public pour André Gagnon. On l’a comme tatoué dans notre inconscient collectif. »

« On oublie comment sa musique fait partie intégrante de nos vies. Il a tellement écrit de trucs ! On entend des pièces et on fait : “Ah, mon Dieu, c’est lui qui a écrit ça !” Le spectacle nous replonge dans nos souvenirs des 50 dernières années. »

Le pianiste Stéphane Aubin n’est pas étranger à ce succès, lui qui est à la barre du spectacle depuis 2017 comme arrangeur et directeur musical. « Les arrangements de Stéphane sont vraiment somptueux, je suis toujours bouleversée d’entendre ça à chaque répétition. André avait beaucoup d’admiration et de respect pour son travail », témoigne Kathleen Fortin.

L’orchestre de 24 musiciens interprétera, avec ou sans la chanteuse, des succès comme Wow, Neige et le Petit concerto pour Jean Carignan, sans oublier plusieurs extraits de l’opéra Nelligan.

Kathleen Fortin ne tarit pas d’éloges pour les mots du célèbre poète canadien-français. « Nelligan, quand il décrit la couleur, les odeurs, les sons, on voit Montréal, on voit la Gaspésie. Ça nous ressemble ! »

Au Théâtre Maisonneuve, à Montréal, le 3 décembre et au Palais Montcalm, à Québec, le 7 décembre

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