Green Day arrive à point avec son quatorzième album studio, profitant de la résurgence inattendue du pop-punk portée par de plus en plus de jeunes pousses.

Billie Joe Armstrong, Tré Cool et Mike Dirnt ont beau avoir la cinquantaine, ils ne souffrent pas de la comparaison avec les plus jeunes de la scène punk, même s’ils ne réinventent pas la roue.

Saviors démarre en trombe avec The American Dream Is Killing Me, premier extrait qui donne le ton en mettant la table pour les amateurs de longue date, autant dans le son que dans le propos – Green Day a toujours su montrer les travers de l’Amérique avec un cynisme mordant et ça se poursuit ici.

Toutefois, Saviors offre une saveur nostalgique qui fait sourire les plus vieux fans, on l’entend dès Look Ma No Brains, deuxième titre de l’album qui rappelle de vieux souvenirs, le genre de chanson que l’on a envie de faire écouter à nos propres adolescents un peu trop fantasques. Ou à quiconque qui devrait réfléchir avant d’agir, serait-on tenté d’ajouter. Dans la même veine, la prévisible, mais néanmoins joyeuse 1981 de même que la punk façon Hives Living in the 20’s jouent la carte nostalgique à fond, ça fait plaisir.

Green Day ne s’est toutefois pas contenté de suivre la recette éprouvée des trois accords qui roulent à la double croche. One Eyed Bastard met un orteil dans le territoire stoner avec des accords bien gras qui culminent sur un refrain qui cartonnera sans doute en spectacle ; on entend déjà le public chanter à tue-tête : « Ba-da-bing, ba-da-boum ! » Mais la chanson qui étonne le plus est Corvette Summer, avec son ambiance résolument seventies, du gros classic rock avec de la cloche à vache plein la figure et un solo de guitare bien suintant !

Bref, Green Day ne révolutionne absolument rien, mais reste tout à fait pertinent, Saviors souligne avec un plaisir contagieux le chemin parcouru depuis Dookie il y a 30 ans et American Idiot il y a 20 ans. Déjà.

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Saviors

Punk rock

Saviors

Green Day

Reprise Records

6,5/10