(Berlin) Le producteur allemand Frank Farian, l’homme derrière les succès du groupe disco Boney M. et du duo Milli Vanilli, est décédé à 82 ans dans son appartement de Miami, a annoncé mardi sa famille.

Né dans la petite ville de Kirn dans l’ouest de l’Allemagne le 18 juillet 1941, il est considéré comme le producteur allemand ayant engrangé le plus de succès à l’international, avec plus de 800 millions d’enregistrements sonores vendus.

Frank Farian, de son vrai nom Franz Reuther, avait débuté comme cuisinier avant de fonder en 1961 un groupe de rock Frankie und die Schatten (Frankie et les ombres, NDLR), qui avait lancé sa carrière musicale.

La notoriété est arrivée plus tard, avec le succès de Boney M., groupe disco des années 1970 qu’il avait créé de toutes pièces, dont il a écrit certains des succès et enregistré lui-même les voix masculines en studio, laissant les quatre membres de Boney M assurer le spectacle sur scène dans leurs costumes scintillants.

Les morceaux Daddy Cool, Ma Baker, Sunny et Rasputin sont devenus des titres culte.

Frank Farian a réussi un autre coup musical avec le duo Milli Vanilli, qui a déboulé dans le paysage de la pop en 1988 porté par le succès Girl You Know It’s True.

Mais cette réussite a pris un tour scandaleux lorsque le producteur, à la fin 1990, avait avoué à la presse que les voix des chanteurs, deux métis au physique avantageux, n’étaient pas celles que l’on entendait sur l’album et que tous leurs concerts s’effectuaient à l’aide d’un enregistrement.

La supercherie a valu aux deux vedettes, le Français Fab Morvan et l’Allemand Rob Pilatus, une descente aux enfers. Le duo sera notamment obligé de rendre son Grammy, récompense musicale suprême aux États-Unis.

Intitulé Milli Vanilli, un documentaire diffusé sur la plateforme Paramount+, a récemment décrypté l’histoire de ce groupe, bouc émissaire parfait d’une industrie musicale première coupable dans cette duperie.

Le producteur Frank Farian, qui avait refusé de s’exprimer dans le documentaire, reprochait leurs accents bavarois pour Pilatus et français pour Morvan, comme le raconte l’assistante et ex-amante du producteur, Ingrid Segieth, qui témoigne dans le film.