Ce nouvel album signé Yves Lambert décolle avec les accents presque centenaires de jazz manouche de Votre avion va-t-il au paradis, trame sonore idéale pour ce conte à la fois tragique et naïf figé dans les années 1930.
Après la touchante valse Savoir qu’on nous aime, la pièce Polka chinoise nous rapproche des racines du trad québécois, mais avec un groove aussi inattendu qu’irrésistible, presque R & B – le superbe solo de contrebasse de Mathieu Royer nous achève en campant fermement le rythme bien creux dans le bassin.
L’ambiance change du tout au tout dans la triste Chant de la pluie, poème de Verlaine porté par une exquise mélodie de cordes montrant un Lambert à fleur de peau, sa voix portant un registre émotif qu’il a moins l’habitude de laisser filtrer. Plus sombre encore avec les harmonies parfois dissonantes de l’accordéon d’Yves Lambert et le violon de Robin Boulianne, la glauque Légende de Saint-Nicholas se termine heureusement bien, ce qui met la table à la comique Chanson bête, qui raconte l’histoire impossible d’un couple qui ne s’est jamais rencontré (!).
L’album se referme sur la Valse ukrainienne, superbe instrumentale aux humeurs tantôt sombres, tantôt lumineuses, où l’on se laisse bercer avec mélancolie par le bouzouki de Paul Audy. On en aurait pris plus. p
Extrait de Votre avion va-t-il au paradis, d’Yves Lambert
Musique traditionnelle
Romance paradis
Yves Lambert
La Pruche Libre