Un neuvième album pour Usher, qui présente un disque familier, proche des sonorités R&B sensuelles qu’on lui associe, mais non dénué d’audace.

Après trois décennies de carrière, Usher a un parcours ponctué d’essais et d’erreurs, de nombreux succès et de moments moins mémorables. Pour ce neuvième album, après un passage apprécié dimanche dernier sur la pelouse du Super Bowl pour le spectacle de la mi-temps, la vedette du R&B rappelle qu’il maîtrise les codes du genre et qu’il peut en plus innover quand il le veut, gardant ce côté polyvalent qui caractérise sa musique depuis longtemps.

Usher reste bien ancré dans l’actualité pop en s’entourant d’artistes très appréciés, comme le montre le morceau qui ouvre l’album, la pièce-titre, en collaboration avec Burna Boy. Summer Walker et 21 Savage s’invitent sur la suivante, Good Good.

« I love when you scream, when you’re screaming for me, together we’re comin’ », lâche-t-il sur Coming Home où il demande à l’être aimé de le laisser l’« amener au lit ». La signification de l’album Coming Home, selon Usher en entrevue, fait référence à un retour à lui-même, un genre d’hommage à son parcours et à l’homme qu’il est devenu. Ce côté introspectif n’est pas dominant dans les paroles, qui sont plutôt bien ancrées dans la sensualité et la sexualité (oui, l’image sur la pochette veut dire exactement ce qu’elle insinue).

Certaines chansons, comme A-Town Girl (inspirée d’Uptown Girl, qui est même échantillonnée sur le morceau), avec Latto, sont tout simplement… sympathiques. Un morceau loin d’être innovateur, mais tout de même agréable à écouter et qui fait danser. C’est lorsqu’on en arrive au duo avec H.E.R., princesse moderne du R&B, que l’on se délecte finalement de l’une des pièces les plus habiles de l’album, Risk It All.

Un autre titre, Cold Blooded, s’inscrit dans des rythmes plus actuels, plus audacieux pour un Usher qui s’est souvent accroché à ses sonorités bien ancrées dans ce que les années 2000 nous ont donné de mieux (en matière de R&B).

Certains textes sont d’une simplicité quelque peu désespérante (BIG, par exemple). Certaines mélodies sont répétitives. Au fil de l’écoute, on ressent un manque de direction.

Que ce soit avec des ballades ou des chansons radicalement lascives, Coming Home, en 20 pièces et un peu plus d’une heure d’écoute, est loin du sans-faute – Confession, en 2004, s’en approchait dangereusement. Usher parvient tout de même à rester pertinent, 30 ans et 9 albums plus tard.

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Coming Home

R&B

Coming Home

Usher

mega/gamma

7/10