Un peu moins d’une décennie a passé depuis le dernier album de Susie Arioli. Dans l’intervalle, la chanteuse au swing moelleux s’est presque réinventée.

Ce phrasé impeccable, ce ton réconfortant à souhait, cet élan délicat et ce swing qui renvoie un début du siècle dernier : Susie Arioli, c’est une signature sonore reconnaissable entre toutes. Il y a bien longtemps qu’elle a su faire siens tous les emprunts qu’elle fait au passé.

L’oreille distraite jugera que son petit dernier, Embraceable, qui arrive neuf ans après Spring, ne fait que s’inscrire dans la lignée des précédents. Ce n’est pas faux, mais c’est faire abstraction d’un changement pourtant majeur : aucun disque de Susie Arioli n’avait laissé autant de place au piano jusqu’ici.

On en entend sur Spring, bien sûr, mais ici, il est bien plus qu’un instrument d’accompagnement, c’est un pivot. Embraceable, disque fait de reprises (Cole Porter et les Gershwin, entre autres) et de compositions de la chanteuse et de son ancien accompagnateur, Jordan Officer, donne en effet à entendre de bien beaux échanges voix-guitare-piano.

Ce dernier, touché par Paul Shrofel, apporte parfois même une discrète touche de modernité dans l’ensemble. L’ajout d’un peu d’orgue sur 500 Cigarettes, dans la tradition du western swing, et de percussions cristallines donne aussi de l’étoffe à ce disque coréalisé par Stéphane Grimm.

Il n’y a rien de révolutionnaire, ici, mais quiconque a déjà fréquenté les disques de Susie Arioli trouvera sur celui-ci un swing renouvelé. Tout ça sans déranger les côtés tamisé et suranné caractéristiques de l’univers de la chanteuse montréalaise qu’on a toujours reçu comme un baume sur le cours de nos jours.

Extrait de It’s Alright With Me

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Embraceable

Jazz swing

Embraceable

Susie Arioli

Blü Dog Media

7/10