Les icônes du rock apathique soulignent leurs 40 ans avec leur album le plus étonnant depuis… 30 ans !

On ne peut pas dire qu’on attendait en trépignant le nouvel album de Jesus and Mary Chain. Il y a des années que les frères Reid n’avaient pas sorti de disque et des décennies qu’ils n’offraient plus rien de bien intéressant, rebrassant grosso modo les mêmes ingrédients et obtenant le même résultat. L’inspiration en moins, le plus souvent.

On a donc accueilli l’annonce de la sortie de Glasgow Eyes avec un haussement de sourcil. Un soupçon de nostalgie aussi en repensant à Jim Reid enfilant quelque chose comme huit bières en moins d’une heure sur la scène du Spectrum en 1990 ou ces moments heureux passés dans le mosh pit au Metropolis deux ans plus tard.

Le traitement sonore inhabituellement expérimental de jamcod, le premier extrait, laissait présager un peu de nouveau, mais pas le ton général de la chanson. Or, Glasgow Eyes s’avère étonnamment surprenant, surtout par l’usage que William Reid et son faux jumeau font de la lutherie électronique.

Il ne s’agit pas d’une révolution totale du son de JAMC, évidemment. Ce n’est pas parce que le groupe augmente la cadence (Venal Joy) ou intitule une chanson Discotheque qu’on se met à danser comme on le fait chez Dua Lipa. Glasgow Eyes n’est ni disco, ni dance, ni électro. Il affiche un rock toujours simple et direct, gorgé de guitares saturées, par-dessus lesquelles Jim Reid chante comme un rockeur ennuyé. La routine habituelle, quoi.

Ce disque-là a pourtant un charme étonnant. Peut-être parce qu’il assume ses rappels au passé. Second of June évoque sans gêne Sometime Always. Le son de guitare au fond de Pure Poor renvoie à l’époque de Psychocandy. Les frères Reid ne se gênent pas non plus pour rendre hommage à leurs influences, notamment au Velvet Underground et à Lou Reed dans Hey Lou Reid.

À vrai dire, si Jesus and Mary Chain passe dans le coin, Glasgow Eyes donne envie d’aller les revoir sur scène. Loin du mosh pit et avec des bouchons protecteurs pour les oreilles, cette fois. Il n’y a pas qu’eux qui collectionnent les cheveux blancs depuis le temps…

Extrait de Venal Joy

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Glasgow Eyes

ROCK

Glasgow Eyes

The Jesus and Mary Chain

Fuzz Club

7/10