Le trio texan Khruangbin reprend son souffle avec un disque peu surprenant, qui peint des ambiances mollos, mollos.

Un pas en arrière pour mieux aller de l’avant, c’est ainsi que Khruangbin décrit l’état d’esprit de son nouvel album intitulé A La Sala. Après avoir multiplié les collaborations ces dernières années, dont un fabuleux album de relecture d’Ali Farka Touré avec son fils, le virtuose Vieux Farka Touré, le groupe avait besoin de revenir à la source de ses envies musicales.

Fifteen Fifty-Three, premier des 12 morceaux que compte l’album, donne le ton. On reconnaît d’emblée ce son de guitare presque nocturne, comme venu de loin tant il baigne dans la réverbération, qui égrène des mélodies nettes. Il nous caressera l’oreille tout au long du disque, ne se secouant qu’à de rares occasions comme sur la presque groovy Pon Pon.

Ça ne chante pas beaucoup chez Khruangbin. On n’entend pratiquement que la voix de Laura Lee Ochoa qui, ici et là, ajoute une narration presque chuchotée et quelques chœurs (Todavia Viva). Sa basse est bien plus bavarde – et éloquente. Le plus jasant demeure bien sûr Mark Speer, guitariste qui a du bagout, mais joue aussi comme s’il tournait sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler.

A La Sala s’écoute d’ailleurs un peu comme une conversation qui s’anime. Tout doux au début, le disque prend du tonus à compter du cinquième morceau. Sans trop presser le pas, Donald Johnson souligne davantage la cadence. Le ton passe du mystérieux (Ada Jean) à la pulsation disco (Hold Me Up). Les morceaux les plus dépouillés (Les Petits Gris, Farolim de Felgueiras, Caja de la Sala) distillent une nostalgie légère. Les oreilles habituées au trio texan trouveront leur compte dans ce retour aux sources, qui sonne comme de la musique chill out, les couleurs électros en moins.

Extrait d’A Love International

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A La Sala

Rock ambiant

A La Sala

Khruangbin

Dead Oceans

6/10