Donald Lautrec n'a jamais été une machine à graver des disques. Dix albums en 45 ans de carrière, c'est peu. Pourtant, l'homme a fait sa marque et la plupart de ses classiques tiennent encore la route.

Son retour mérite d'être souligné, surtout après 28 ans de silence musical. Évidemment, les appréhensions étaient à la mesure des attentes. Mais, au final, on doit admettre que le résultat n'est pas si mal.

Entre reprises de succès éprouvés (Joe Dassin, Chris de Burgh, Daniel DeShaime) et chansons originales taillées sur mesure, Lautrec surprend par sa voix, pas trop ridée malgré l'âge (69 ans) et les longues années d'inactivité.

Ce dernier n'a jamais été un chanteur phénoménal. mais il a toujours su convaincre par ses interprétations sincères et «couillues». De ce côté, il est égal à lui-même. Pour le reste, disons que À jamais assume son côté «pop-rock mature» destiné aux adultes.

Les textes sont corrects à défaut d'être grandioses alors que la musique, plutôt «down tempo», oscille entre le dramatique (Love me) et l'ambitieux (Aranjuez mon amour).

Intemporel, à défaut d'être moderne, À jamais ne surprend ni ne déçoit. C'est du pur Donald Lautrec, authentique, livré de front, tripes sur table et moustache au vent. Pas une révolution. Mais si vous êtes un fan, vous ne serez pas déçu. Respect.

À écouter: À jamais