Dix ans après le très beau Mustango, Jean-Louis Murat est retourné aux États-Unis, à Nashville cette fois. Le prolifique Auvergnat y a écrit un autre chapitre de sa remarquable discographie qui comprend notamment des coups de chapeau à Baudelaire/Ferré et à des auteurs français obscurs des XVIIe et XIXe siècles.

Murat est un original, capable de coups de gueule spectaculaires, et qui occupe une place à part dans la chanson française; un artiste à la personnalité suffisamment forte pour que son trip à Nashville ne s'enlise pas dans l'exotisme.

La pedal steel guitar de l'excellent Dan Dugmore y est omniprésente, mais ce qu'on entend avant tout, c'est le Murat des beaux jours dont la seule véritable incursion en territoire country-western (Comme un cowboy à l'âme fresh) est tout en ironie.

Les grandes chansons s'enchaînent, rock musclé (Comme un incendie, M. Maudit) sur ballade élégante (Lady of Orcival, Chanter est ma façon d'errer), toujours inspirées.

Murat est un auteur accompli, un poète du vague à l'âme qui peut mordre à l'occasion et dont les textes sombres, romantiques et intemporels sont magnifiquement servis par sa voix soyeuse. Ce Cours ordinaire des choses est tout sauf ordinaire.

À ÉCOUTER : COMME UN INCENDIE

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POP-ROCK. JEAN-LOUIS MURAT. LE COURS ORDINAIRE DES CHOSES. V2/UNIVERSAL.